Comparateur de rachat de crédit

A mi-mandat, Aubry «souffre» avec les Lillois


POLITIQUE - Point-presse de Martine Aubry ce matin à Lille-Sud. A la moitié de son mandat, la maire de Lille assure avoir tenu 60% de ses promesses. Elle annonce qu'elle travaille sur la santé et l'emploi, pour compenser les carences de l'Etat dans une ville qui «souffre encore de misère et de pauvreté». Morceaux .


Chômage.
La maire de Lille n'a pas fait les mêmes comptes que Xavier Bertrand, qui annonce le chômage en baisse aujourd'hui. «le chômage ne baisse pas dans notre pays, dans notre ville, alors qu'il avait baissé à la fin des années 90 et au début des années 2000». Elle assure qu'elle n'arrive pas à être «heureuse» comme maire, quand elle voit «tous les gens qui souffrent», «malgré tous les efforts pour rendre notre ville attractive». Elle annoncera des actions «pour l'emploi», le 6 mai, en partenariat avec «des grandes entreprises». La maire se plaint de devoir «agir à la place de l'Etat» dans sa ville, alors que «le Pôle Emploi n'en peut mais. Un chômeur doit attendre six mois avant un premier rendez-vous, il n'y a plus de suivi individuel». Elle assure qu'à la Ville, on a «boosté l'entretien et la maintenance» pour aussi donner du travail.

Logement. La promesse, c'était 12000 logements. «Toutes les villes ont été obligées d'en rabattre, pas nous». La maire annonce «7900 logements livrés», puis elle ajoute, «ou en cours». Dont 2300 logements sociaux, et 600 en accession sociale à la propriété «pour des couples qui travaillent, qui gagnent 2 à 3000 euros à deux». L'équation de départ, c'était 30% de logement social, 30% d'accession sociale à la propriété, 30% de logement privé pour les programmes qui relèvent de la ville. Le but affiché d'Aubry : «garder les catégories populaires» dans la ville.

Fives. C'est un des échecs d'Aubry. Elle reconnaît que Fives «ne bouge pas encore assez vite». Le quartier populaire, où les logements sont souvent sociaux «de fait», c'est à dire insalubres mais privés, il y a du boulot, «et on a moins de prise» que lorsqu'on construit un bloc d'immeuble . La place de Fives, souvent déserte ? «pas un succès», reconnaît la maire, «nous avons sans doute mal envisagé les choses». Elle veut donner du souffle au quartier en le reliant mieux à la porte de Valenciennes, et pense que l'ancienne usine Fives Cail Babcock réhabilitée, avec le nouveau lycée hôtelier, sera un «formidable projet».

Bleu. Les canaux de retour dans la ville, le projet tient toujours. Quatre sont à l'étude. Annonce le 27 mai.

Bus. La maire annonce les vélos en libre service pour septembre 2011, mais aussi des navettes, petits bus, parce que «les grands bus, ça peut pas marcher», dans l'hypercentre et dans le Vieux Lille.

Crottes. Il y a à Lille «330 correspondants propreté», explique Martine Aubry, «qui appellent quand une rue est sale, ou quand les prestataires ne font pas bien leur travail». La maire regrette au passage que «225.000 Lillois» ne soient pas «passionnés par la propreté». Elle cite en particulier le quartier populaire de Moulins. Ça la rend «malade» de voir «des gens qui ouvrent leur courrier, et qui lâchent leur enveloppe par terre», «on va faire des campagnes, on va y retravailler». A part ça, on aura bientôt des sanisettes publiques. Elle aurait voulu «des sanisettes lilloises», un truc personnalisé, en somme, «mais ça coûtait la peau de ce que vous savez».

Trous. La voirie ? «On n'est pas riche», assure la maire, «mais là, ça peut plus durer, on va peut-être mettre de notre poche, on ne peut pas avoir une grande ville avec des rues dans cet état. Le préfet, on va lui mettre le nez sur les pavés qui dépassent, les trottoirs avec des plaques de goudron, c'est plus possible, on ne va pas lâcher. Ça donne une mauvaise image, faut pas s'étonner que les gens mettent après des papiers par terre».

Police. «Il manque des policiers. On refuse de nous donner des chiffres». Martine Aubry ne sait pas combien il y a de policiers à Lille, mais elle sait qu'il en manque «400». «Il n'y a plus de policiers dans les quartiers. Les Unités territoriales de quartier (Uteq) ont disparu. A la Briquetterie, à Lille Sud, ce n'est pas terminé. C'est dramatique d'abandonner les quartiers»

Cantine. C'était une promesse : diviser par deux le prix de la cantine en primaire. Résultat : «on est passé de 6700 à 8700 repas. On a rattrapé les enfants qui ne venaient plus à la cantine en fin de mois. A 50 centimes c'est possible, à 1 euro, non».

Crèche. «Si le gouvernement continue à empêcher les enfants de deux ans à aller à l'école, faites le calcul, un tiers des places en crèche sont prises immédiatement». La maire réclame un «moratoire» sur les suppressions de poste dans l'Education nationale. «On avait 55% des enfants de deux ans à l'école à Lille. Ils veulent descendre à 20%. Que vont faire les parents à la rentrée ? On ne peut pas créer des places de crèche en permanence».

Ophtalmo. Ce n'est pas sa compétence, mais Aubry veut « agir sur la santé » comme elle veut agir sur l'emploi. Exemple, créer des maisons de consultation spécialisées, avec le CHR à Lille Sud et avec l'hôpital Saint-Vincent à Moulins, «parce qu'il est inadmissible d'attendre huit mois un rendez vous d'ophtalmologie pour son enfant».

Sous. Alors qu'elle avait promis 80 millions d'euros d'investissement par an, la maire en annonce 90, contre 45 au précédent mandat, «sans augmenter les impôts ni réduire l'investissement, malgré la crise», donc en serrant les budgets, on voit pas comment, sinon. Elle remercie au passage les 4300 agents de la ville.

Recueilli par Haydée Sabéran

Les