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Ecoles élémentaires : les syndicats dévoilent la liste des classes menacées


EDUCATION - 194 classes menacées dans le Nord, 142 dans le Pas-de-Calais, selon les syndicats. Après les collèges et les lycées, voici venu le temps des restrictions drastiques pour les écoles élémentaires. Premières visées, les maternelles. Le Nord-Pas-de-Calais scolarise 40% des enfants de deux ans, contre 20% en moyenne au niveau national. Une niche de nivellement .

Poussettes. La liste complète des menaces de suppressions dans le Nord est à lire , celle du Pas-de-Calais, . A mesure que l'info filtre, des parents se mobilisent. Exemple à l'école Pierre Malfait de Wasquehal, où une classe sur sept, celle des tous petits, est promise à la fermeture. Une grande banderole orne le fronton de l'école. Tracts, ce matin et cet après midi. Rebelote demain et lundi. La semaine prochaine, sit-in devant l'école, à 30, avec poussettes. «On s'attend à 28 à 30 élèves par classe. Inimaginable en maternelle !», s'indigne Virginie, mère d'un élève. Elle ajoute que la ville de Wasquehal veut scolariser les enfants handicapés, «ce qui est très bien, mais on se demande comment ça tiendra».

Sans compter que la fermeture de la classe aura un impact sur les crèches, et les nounous. "Je m'étais engagée auprès de la nounou pour inscrire ma fille de deux ans à l'école, elle avait déjà trouvé quelqu'un d'autre. Mardi, quand j'ai appris que la classe risquait de fermer, je lui ai dit que je gardais la place. L'autre enfant n'aura pas de nounou", explique Laetitia, mère d'élève. Elle explique que les crèches de Wasquehal refusent les enfants au delà de 30 mois. Résultat : une amie est sans solution à partir de septembre. "Il y a bien les jardins d'éveil, mais on sait qu'ils n'ont pas de place. On l'a su il  y a deux jours. On est coincé".Les parents ont lancé une pétition . Ils ont demandé à être reçus par l'Inspection.

Le maire de la ville, Gérard Vignoble, (NC) soutient les parents. Il écrit à l'Inspection pour dire son désaccord, et prépare un dossier pour argumenter son refus de laisser fermer cette classe. «Tout le monde est très inquiet, reconnaît-on à la mairie, mais rien n'est joué».

Les syndicats  sont remontés aussi. «A la maternelle, on prépare l'enfant à devenir élève", rappelle Pierre Laumenerch, secrétaire Nord du SNUipp-FSU, syndicat d'enseignants. Il insiste sur le mot scolarisation. «Il ne s'agit pas d'un accueil, comme le disent le rectorat et les politiques, car ils voudraient qu'on fasse la confusion avec les halte-garderies et les crèches. Elles font un travail intéressant, mais il n'est pas le même que celui des enseignants

Chômage. D'après lui, le deuxième levier pour faire des économies, ce sont les 47 postes d'intervenants langue en primaire. «Ils sont tous en CDD aujourd'hui, ils seront au chômage à la rentrée», note Pierre Laumernech. Loin des déclarations du ministre de l'Education, Luc Chatel qui avait rêvé à haute voix d'un enseignement précoce de l'anglais dès 3 ans. Enfin, 12 postes d'AVS, ces assistantes qui aident les enfants handicapés scolarisés dans l'école de leur quartier, vont être supprimés, alors que le manque est déjà criant, et ne permet pas de respecter la loi. Aller à l'école est un droit, quel que soit son handicap.

La position unitaire des syndicats est simple : non aux suppressions de postes. Le SNUipp-FSU demande même 702 postes supplémentaires, pour pallier une partie de tous ceux qui ont été supprimés durant les quinze dernières années. Pour sauver le réseau Rased, grâce auquel des enseignants venaient donner une aide individualisée à des enfants qui avaient des difficultés à lire ou à écrire. Pour renforcer les équipes dans les quartiers défavorisés, et mettre en place des actions pédagogiques de qualité. Pierre Laumernech ironise : «On nous dit que nous sommes jusqu'au boutistes». 

S.M. et H.S.