MONDE Actualisé le 15/02 - La voix ne tremble pas. Elle lit un texte au téléphone, elle n'a pas dormi de la nuit. «Je vais rentrer mes larmes et faire preuve de courage». Autour du téléphone, un paquet de journalistes, et son avocat, Franck Berton, qui met le haut parleur. C'est peut-être une des dernières fois qu'elle parle aux journalistes, ce ne sera plus possible bientôt, quand elle sera transférée dans une autre prison. Elle rappelle qu'elle en a pris pour 60 ans, et qu'il lui reste 55 ans à purger. Abattue ? «Je suis debout», .
Elle ajoute : «la rage me fait tenir. Ils ont gagné une bataille, une autre, pas la guerre. Si au Mexique il y a pas de justice, il y a des instances internationales, on fera tout ce qui est nécessaire». Allusion à la demande faite par son avocat à la France, de saisine de la Cour internationale de justice de La Haye.
H.S.
«Qu'on profite de l'année du Mexique en France pour parler de ma cause»
Florence Cassez n'est pas favorable à l'annulation de l'année du Mexique en France. Elle l'a dit dans un entretien avec l'AFP, le 13 février, à la prison pour femmes de Tepepan, au sud de Mexico.
La Française a indiqué que son avocat mexicain pensait que la demande d'annulation de l'année du Mexique en France constituait «une erreur». Interrogée sur ce qu'elle pensait elle-même, elle a répondu : «Je souhaiterais qu'on profite de l'année du Mexique en France pour parler de ma cause, qu'on affiche mes photos, qu'on discute de mon cas à chaque évènement. Le pire qui pourrait m'arriver, c'est l'oubli».
Les vives réactions des autorités françaises au rejet de son pourvoi et l'ampleur de la solidarité en France l'ont surpris par leur ampleur. «Si la France n'avait pas bougé, je serais en colère, je me sentirais abandonnée». Mais les idées se bousculent dans sa tête : «Il y a comme deux personnes en moi. La partie du ventre, affective, celle des tripes, qui a envie d'applaudir à ce qu'ils sont en train de faire, qui dit on va y aller à fond. Et puis il y a la tête, la raison, qui dit attention, à chaque fois qu'on t'a aidée, il y a eu une grosse claque derrière. Et aujourd'hui, je suis dans l'attente d'une autre grosse claque». Presque enjouée au début de l'entretien, Florence Cassez a maintenant les yeux qui se mouillent : «Je ne sais plus quoi penser».
(AFP)
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(15/02/2011)
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