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Le juge soupçonné de trafic d'influence reste en prison


Le juge du tribunal de Béthune soupçonné d'avoir monnayé des décisions complaisantes, et mis en examen jeudi pour corruption, a été maintenu lundi en .

Pierre Pichoff, 58 ans, qui présidait des audiences correctionnelles, avait été mis en examen et placé sous mandat de dépôt provisoire jeudi pour corruption passive, trafic d'influence et tentative d'escroquerie. Le débat devant le juge des libertés et de la détention (JLD) avait été reporté à lundi à la demande de M. Pichoff, qui souhaitait un délai pour préparer sa défense.

Selon Me Bruno Dubout, son avocat, le JLD a "souhaité que la première partie de l'enquête et les confrontations éventuelles puissent se passer de manière très sereine, sans risque de concertation". Il a souligné que le placement en détention provisoire de son client, requis par le parquet, n'était en aucun cas une décision "sur sa culpabilité ou son innocence".

M. Pichoff doit être incarcéré à la maison d'arrêt de la Santé, à Paris. Lorsqu'il était vice-président du TGI de Troyes de 1990 à 1997, le magistrat avait été sanctionné et rétrogradé par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour avoir notamment bénéficié de prêts de voitures auprès d'un garagiste. Il avait ensuite été nommé à Béthune.

Pierre Pichoff pourrait avoir perçu plusieurs milliers d'euros ces quatre dernières années pour influencer le cours de certaines décisions, ont dit à l'AFP des sources proches du dossier. Le juge devrait faire l'objet d'une "suspension provisoire" de la magistrature, avant que le CSM, saisi par la Chancellerie, ne statue sur son cas. S'il était renvoyé devant le tribunal correctionnel, le magistrat risquerait une peine maximale de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.

AFP