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«Je n’ai pas pu payer pendant deux mois»


TÉLÉPHONIE - Le gouvernement n'a pas réussi à obtenir des opérateurs la promesse de tarifs sociaux de téléphonie mobile et d'internet. Pourtant, les besoins existent. Bénédicte et Michaël, en contrat à Synergie, association d'insertion à Aulnoye-Aymeries, .

Michaël, 33 ans, peintre en bâtiment : «Entre Internet et le portable, ma femme et moi, on dépense 70 euros par mois, 20 euros chacun pour une heure de portable et les SMS illimités, et 30 euros d’Internet. Mais on a vite fait de dépasser. L’autre jour, on a eu une facture de 67 euros sur le fixe, parce qu’on avait appelé des portables et des 0800. Là, sur mon mobile, il ne me reste que cinq minutes de communication jusqu’au 22 février. Je dois faire attention. Pour pouvoir continuer à envoyer des SMS, il faut que je garde 10 centimes de communication. Je touche 720 euros pour mon contrat d’insertion, 130 euros de RSA activité. Ma femme touche 200 euros de RSA. Une fois, j’ai été deux mois sans pouvoir payer. Ils ont repoussé au mois d’après. Avant, je n’avais jamais de problème pour régler mes factures, j’étais ouvrier à Maubeuge Construction Automobile, puis à Toyota. Toujours volontaire. Mais avec la crise, les intérimaires ne sont pas réembauchés. J’ai une voiture à rembourser, 250 euros par mois. On doit se serrer la ceinture, impossible de sortir au Flunch le week-end. Mon contrat s’arrête le 16 mars, après je n’aurai que le RSA. J’ai envie d’arrêter mon portable, mais j’ai signé pour vingt-quatre mois. Il paraît qu’il y a une loi qui permet d’arrêter. Je peux m’en passer. Là, je ne l’ai pas sur moi, le chef peut m’appeler, je suis sur répondeur ! Ma femme, elle, est sur les SMS toute la journée.»

Bénédicte, 44 ans, maçon : «Je ne téléphone presque jamais, je suis une solitaire. J’ai besoin de mon portable pour appeler le médecin, ou le dentiste. A mon boulot [Synergie, une association d’insertion, ndlr], quand j’ai besoin d’appeler mon chef, je le bipe avec mon portable : je laisse sonner, je raccroche et il me rappelle. J’achète des recharges à 5 euros, avec ma carte bancaire. Mais il faut les utiliser dans les six jours, sinon c’est perdu. Ce matin, je devais appeler mon chef pour lui dire que j’irai directement sur le chantier à 8 heures, mais je n’avais plus d’unités. Je les avais perdues sans même les avoir utilisées. Cinq euros ! J’étais dégoûtée. J’ai dû aller chez une amie. Et si je n’ai pas acheté de carte avant juin, je perds mon numéro. Ça m’est arrivé une fois, j’ai dû courir acheter un téléphone d’occasion. J’ai toujours peur que ça m’arrive encore. Mis bout à bout, ça doit bien me coûter 25 euros par mois. C’est beaucoup. Je touche 780 euros en contrat d’insertion, et 107 euros de RSA activité. A cause du RSA activité j’ai perdu la CMU [couverture maladie universelle], je dois payer 59 euros de mutuelle et une partie de l’aide au logement. Sur les 25 euros que je paye pour le portable, je n’utilise pas grand-chose. L’ADSL à 20 euros, ça m’intéresse. Je n’ai pas Internet, mais j’ai l’intention de m’y mettre. Comme ça, je pourrai me passer de téléphone.»

Recueilli par Haydée Sabéran

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