TÉLÉPHONIE - Le gouvernement n'a pas réussi à obtenir des opérateurs la promesse de tarifs sociaux de téléphonie mobile et d'internet. Pourtant, les besoins existent. Bénédicte et Michaël, en contrat à Synergie, association d'insertion à Aulnoye-Aymeries, .
Bénédicte, 44 ans, maçon : «Je ne téléphone presque jamais, je suis une solitaire. J’ai besoin de mon portable pour appeler le médecin, ou le dentiste. A mon boulot [Synergie, une association d’insertion, ndlr], quand j’ai besoin d’appeler mon chef, je le bipe avec mon portable : je laisse sonner, je raccroche et il me rappelle. J’achète des recharges à 5 euros, avec ma carte bancaire. Mais il faut les utiliser dans les six jours, sinon c’est perdu. Ce matin, je devais appeler mon chef pour lui dire que j’irai directement sur le chantier à 8 heures, mais je n’avais plus d’unités. Je les avais perdues sans même les avoir utilisées. Cinq euros ! J’étais dégoûtée. J’ai dû aller chez une amie. Et si je n’ai pas acheté de carte avant juin, je perds mon numéro. Ça m’est arrivé une fois, j’ai dû courir acheter un téléphone d’occasion. J’ai toujours peur que ça m’arrive encore. Mis bout à bout, ça doit bien me coûter 25 euros par mois. C’est beaucoup. Je touche 780 euros en contrat d’insertion, et 107 euros de RSA activité. A cause du RSA activité j’ai perdu la CMU [couverture maladie universelle], je dois payer 59 euros de mutuelle et une partie de l’aide au logement. Sur les 25 euros que je paye pour le portable, je n’utilise pas grand-chose. L’ADSL à 20 euros, ça m’intéresse. Je n’ai pas Internet, mais j’ai l’intention de m’y mettre. Comme ça, je pourrai me passer de téléphone.»
Recueilli par Haydée Sabéran
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