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Aubry, Seydoux, Landreau : les mots du Grand Stade


FOOT - C'était cet après-midi, la première pierre du Grand Stade, la future pelouse du Losc, à Villeneuve d'Ascq, déjà très avancé avec ses contours, ses gradins. Avec le gratin politique et patronal du coin, et puis des joueurs, Michaël Landreau, gardien de but, Stéphane Dumont, milieu de terrain. Et en toile de fond, dans les petites phrases des uns et des autres, les polémiques autour d'un dossier qui va peser lourd sur les comptes de .

Business - Martine Aubry au PDG du Losc : «Je voulais dire à Michel Seydoux qu'au fond, tout cela, c'est pour lui que nous le faisons». On avait un peu remarqué... un stade financé par un partenariat public-privé qui profite au privé et risque de plomber le public. «Vous êtes toujours restés à l'écart du foot-business», ajoute-t-elle. Ça pourrait ne pas durer.

Nerfs - «Vous vous êtes dits : '"vous nous avez fait attendre pour le Grand stade, nous allons vous faire attendre pour les résultats"» Aubry, supportrice aux nerfs solides, face au décevant début de saison du Losc, 7e place du classement, un nul ce week-end face à Toulouse. «Nous avons l'habitude, nous attendons maintenant les huit victoires d'affilée». Y'a intérêt. Le Losc doit se maintenir au meilleur niveau européen, s'il veut remplir un stade pharaonique de plus de 50 000 places. Les contribuables gardent un œil sur les résultats : la redevance remboursée par Lille Métropole à Eiffage est fonction des scores du club, pendant 31 ans.

Complaisance - De Jean-François Roverato, PDG d'Eiffage, à Martine Aubry : «Vous ne pouvez pas être attaquée pour délit de complaisance à l'égard du Grand Capital.» Ah? «Je pense à ces nuits de torture auxquelles nous avons été soumis avant la signature du 15 octobre 2008». Ah.

Système - C'est le préfet Bérard qui le dit : le partenariat public privé est «un système relativement novateur». Mais «dans le cadre de la gestion d'une garantie qui permet un fonctionnement équilibré». En français dans le texte : va falloir faire des économies, ailleurs.

2012 - «Le délai est court. Nous ne pourrons pas terminer pour mai 2012, mais pour l'été.» Clin d'œil appuyé du PDG d'Eiffage, à Martine Aubry. Dans l'assemblée, on percute : «Mai 2012 ? C'est pas la présidentielle?»

Touristes - «Je suis convaincue que le Grand stade va devenir un grand lieu touristique, comme le Stade de France.», s'enthousiasme Martine Aubry. OK, mais le Stade de Saint-Denis est devenu touristique après 98, et la victoire de l'équipe à Zidane. Aubry n'a plus qu'à croiser les doigts pour l'Euro 2016 : elle espère décrocher une demi-finale dans son stade. Suffirait que la nouvelle génération y brille... Message envoyé à Laurent Blanc.

Cirque - «Nous sommes des saltimbanques». Là, Michel Seydoux ne manque pas d'air : combien de saltimbanques ont droit à un stade à 282 millions d'euros -si tout va bien- ?

Drache - «Les plus heureux vont être les supporters, surtout dans une région où le temps n'est pas toujours là». Michaël Landreau, gardien du Losc, et ancien Nantais, fait gentiment allusion à la future toiture mobile du Stade. Et à une vieille tradition locale : la drache.

S.M et H.S.

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(Février 2008)