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Joggeuse de Marcq : Alain P. se décrit comme «malade»


FAITS-DIVERS - «Je suis malade, j'ai quelque chose qui va pas dans ma tête». Voilà comment Alain P. explique ses actes, d'après son avocat. L'homme qui a avoué mardi avoir tué Natacha, une femme de 29 ans qui faisait son jogging dimanche soir à Marcq, a été mis en examen hier pour enlèvement et séquestration, viol avec arme, et meurtre. Me Abderrahmane Hammouch décrit un homme «abattu», qui «a fondu en larmes» dès le début de la garde à vue, qui reconnaît sa responsabilité, et même avoir cherché à plusieurs reprises des potentielles victimes.

«On est à la limite de la connaissance de la psychologie humaine», dit l'avocat. La liberté conditionnelle? «Liberté conditionnelle ou pas, on aurait été devant le même problème. Pire, même, s'il avait purgé sa peine jusqu'au bout, car alors, il serait sorti sans suivi. Il y a la question des moyens qu'on donne à la justice, en nombre de psychiatres, de travailleurs sociaux, pour permettre une régularité du suivi. Voir un psychiatre -un vrai psychiatre, pas un infirmier- vingt minutes tous les deux ou trois mois, ce n'est pas suffisant. Un spécialiste aurait dû être en mesure de cerner cette pathologie».

Depuis sa sortie, Alain P. était chauffeur livreur aux Restos du cœur et vivait en foyer de réinsertion. Il avait été condamné en février 2006 par la cour d'assises de Nanterre pour le viol avec arme d'une autre femme, jeune, et blonde comme Natacha, et joggeuse elle aussi. Le corps de Natacha a été retrouvé, sur les indications d'Alain P., près d'un champ de maïs à Phalempin. Il avait été repéré, rôdant en voiture aux abords des chemins, par une riveraine. Il aurait tué la jeune femme à coups de tournevis.

L'avocat de la famille de la victime, Emmanuel Riglaire, qui a également défendu le petit Enis dans l'affaire Francis Evrard trouve qu'«Evrard, dont on vient de fermer le dossier, semble aujourd'hui un enfant de choeur à côté des actes d'Alain P.». Une amie de la victime citée par l'AFP pense qu'Alain P., qui avait une conduite exemplaire en détention et pendant le suivi socio-judiciaire, a «manipulé les psychiatres, berné tout le monde». Abderrahamane Hammouch : «Il n'est pas dans la manipulation. Il n'a pas réussi à révéler de quoi il souffrait».

H.S.