THÉÂTRE - Ça s'appelle le Manifeste, rassemblement international de théâtre motivé. On va au théâtre, on fait
du théâtre, on débat, on mange, et c'est (vraiment) ouvert à
tous. Sept ans que
ça dure, à Grande-Synthe près de Dunkerque. Entretien avec Brigitte Mounier, créatrice de cet «objet de
luxe artistique .
C'est quoi cette histoire de football?
Il y a plus de spectateurs qui se
déplacent pour aller au théâtre que de supporters
dans les stades de foot. On a trouvé rigolo d'écrire ça
sur le programme. C'est vrai, ce sont les chiffres du ministère.
Qu'est-ce qui est nouveau au Manifeste?
Ce qui est nouveau c'est qu'on s'est
fait virer par les vigiles du parking d'Auchan. C'était
l'atelier des jeunes, parades et flash mobs, moyenne d'âge, 15
ans. L'an dernier, on nous laissait. Et puis, cette
année, histoire de dire qu'on n'est pas que des gauchistes mal
embouchés, il y a de la spiritualité, avec les gitans.
La Vierge noire, c'est très important pour eux.
Alors oui, ça c'est nouveau. Cette année, aussi on va
mettre en voix des images. On a tourné des images dans la
ville, des visages divers, colorés. Une chose tout à
fait joyeuse. La chef de chœur Nadège de Kersabiec, a créé une partition
avec les stagiaires. Ça s'appelle Voix urbaines.
Ce qui n'est pas nouveau?
On a encore refusé du monde dans les ateliers. On continue à
manger ensemble dans la cantine, pleine à craquer. Le
cuisinier est toujours toujours inventif, il aime les épices,
les herbes, la cuisine de saison. On est 110 sur le site, une partie dort dans les équipements sportifs. La moitié
ont déjà fait trois éditions, alors c'est les
grandes retrouvailles. Ça fait monter le niveau, c'est comme
un terreau. Les débutants entrent dans un
humus favorable qui les décoince tout de suite et les fait
aller plus loin.
C'est toujours un «objet de
luxe»?
J'ai trouvé une nouvelle formule
cette année. C'était quoi déjà? Ah oui,
«sobriété matérielle, luxuriance
artistique et intellectuelle»! On a des
pointures, Eric Toussaint, le président du Comité pour
l'annulation de la dette, Yoyo, le patriarche manouche, Gil Aniorte Paz, un des plus grands guitaristes de flamenco.
Qu'est-ce que vous attendez avec
curiosité?
Chaque année on a peur. Je sens
le trac qui monte. Les gens viennent de plus en plus loin,
on a mis l'office du tourisme sur le coup pour les loger. Et puis il y a la suite. On a envie de s'établir sur tout le littoral. Ça
commence à prendre. On commence à devenir un festival
de théâtre participatif... à 1000 kilomètres
d'Avignon.
Plus ouvert à tous qu'Avignon?
On est populaire. Un mélange des
gens.
Recueilli par Haydée Sabéran
Spectacles et restitutions d'ateliers les 9, 10 et 11 juillet au Palais du Littoral à Grande Synthe,. Rens. 03 28 21 02 66.
Le programme, .
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