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Douai veut récupérer un tableau volé par l'armée allemande en 18


La ville de Douai (Nord) a retrouvé en Allemagne la trace d'un tableau français dérobé par l'armée allemande à la fin de la première Guerre mondiale, en 1918, et qu'elle va tenter de récupérer, ont annoncé mercredi le parquet de Douai et le musée de la Chartreuse, à Douai. Cette huile sur toile naturaliste du peintre français du XIXe siècle Jules Breton, appelée "Une fille de pêcheur", date de 1876. La ville de Douai a porté plainte contre X le 12 mai dernier pour recel de vol et le parquet a saisi à Paris l'Office central de lutte contre le trafic d'objets culturels (OCBC), lequel a pu bloquer la vente aux enchères à Cologne, a expliqué le procureur de Douai Eric Vaillant, lors d'un point presse au musée. 

Le tableau, réalisé lors d'un séjour de l'artiste en Bretagne, représente une jeune fille coiffée d'un serre-tête rouge qui raccommode un filet de pêche, adossée à une roche. Acquis par la ville de Douai en 1877, il appartient aujourd'hui à la galerie Alazraki de New York. L'OCBC doit désormais établir, avec l'aide de la police américaine, si le propriétaire du tableau "est de bonne foi" ou s'il avait "connaissance de la provenance frauduleuse du tableau", a ajouté le procureur. Son prix, fixé par différents catalogues entre 120.000 et 140.000 euros, peut facilement atteindre les 200.000 euros lors des enchères, selon Anne Labourdette, conservatrice du musée de la Chartreuse. Ce tableau avait été retrouvé pour la première fois en l'an 2000, à Zurich, lors d'une vente qui avait été bloquée, mais avait été revendu hors vente aux enchères, selon Anne Labourdette. Ce tableau n'avait alors pu être authentifié, car il avait été retouché à de nombreuses reprises, a-t-elle précisé. La toile, "très bien restaurée", a depuis été authentifiée. Jules Breton (Courrières (Nord) 1827 - Paris 1906), appartenait à un courant réaliste de la peinture française. Il a connu le succès sous le Second empire et la IIIe République, en réalisant des descriptions de paysans et de pêcheurs, catégories peu représentées par la peinture de l'époque. La ville de Douai avait perdu un total de 180 oeuvres à la suite de l'évacuation des troupes allemandes en 1918.

AFP