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Abeilles municipales à Lille


 ENVIRONNEMENT - A la mairie de Lille, il y a un conseiller municipal chargé de l'apiculture. De l'apiculture urbaine. Car la Ville de Martine Aubry possède soixante essaims. Hé oui. On ne se moque pas. Lille travaille sur la prolifération

Ce matin, le conseiller municipal, Cyrille Pradal (Verts), faisait conférence de presse au soleil dans le parc de la Citadelle. Pour annoncer une chouette fête de la nature. Pour fustiger le Grenelle 2. "Les apiculteurs avaient une demande simple : le retrait des produits clairement référencés qui nuisent aux abeille, le Gaucho et le Cruiser." Demande refusée, dit-il. La politique n'est jamais loin, même au soleil. Eric Quiquet, deuxième adjoint au maire (Verts aussi), chargé des espaces verts, défend son bilan écologique : + 18 hectares de parcs et jardins au mandat précédent, ce sera un bonus de 38 hectares, à Fives et à Lille-Sud, sur celui en cours. C'est qu'il y a du boulot : Lille, ville minérale, slogan cher à Pierre Mauroy, revient de loin, question biodiversité.

A la Citadelle, par exemple, le plus vaste poumon vert lillois, le grand inventaire botanique de 1901, le dernier en date, comptait 40 espèces de plantes remarquables. Il y a quatre ans, une seule restait. "Mais c'est sans compter la magie des sols, des graines enfouies sommeillent longtemps. La nature est généreuse, si on la respecte, elle revient spontanément", remarque Yohan Tison, l'écologue de la mairie. Aujourd'hui, elles sont cinq à mériter d'être herborisées. Le plantin d'eau à feuilles lanciolées, aux fleurs rosées, l'oenanthe aquatique, qui ressemble à une carotte, ou la renouée douce.

Les Espaces verts de la mairie, pour arriver à ce résultat, ont rompu avec de vieilles pratiques : les désherbants et autres produits phyto-sanitaires sont de moins en moins employés dans les parcs et jardins, avec un objectif zéro pour 2014. Les pelouses uniformément vertes et sans boutons d'or ou pâquerettes ne sont plus au goût du jour. Bonne nouvelle pour les abeilles. Alors, les soixante ruches lilloises débordent de miel. Sur le toit de l'Opéra, dans le verger du jardin Vauban, au parc Matisse. Surtout qu'une fleur plantée sur deux par les services de la Ville est méllifère, c'est à dire idéale pour les butineurs. Le rucher pédagogique et municipal au centre Marcel-Dhenin forme les écoles et les intéressés. Les grosses grappes de fleurs blanches du lierre, la marjolaine, la clématite, le chèvrefeuille sont ainsi des abris appréciés pour abeilles, bourdons, papillons. A planter dans son jardin, si on le veut vivant et bourdonnant. Une info biodiversité que feront passer les associations présentes à la fête de la nature de ce week-end. Avec troc de graines et de plants prévus.

S.M.

Photo : mairie de Lille.

Fête de la nature et des jardins lillois, du vendredi 21 au dimanche 23 mai. Avec apéro dans les arbres (pour de vrai), et concert avec musiciens perchés dans les branches.