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Stade : les maires signent, les opposants s'indignent



POLITIQUE -
«Aux juges de décider». Voilà ce que répondent les maires de Villeneuve d'Ascq et de Lezennes au opposants du futur Grand Stade de 50.000 places qui doit accueillir le Losc et des concerts à la Borne de l'espoir, à cheval sur les deux villes. Gérard Caudron et Marc Godefroy ont examiné les neuf recours déposés contre leur permis de construire, et ont décidé de le maintenir. Les deux maires s'en remettent au tribunal administratif. Motif invoqué par Gérard Caudron, par ailleurs contre le projet : Lille Métropole voté, donc la «démocratie» a parlé. On fait le point avec... les .

Démocratique la décision? Sur ce point, l'association «Grand Stade, argent public, environnement», estime que rien n'est moins sûr. Elle rappelle que le projet de Grand Stade ne figurait pas dans le programme du candidat Caudron aux municipales, et que c'est sur ce programme qu'il a été élu. Et trouve que les conseillers communautaires ne sont «pas élus démocratiquement» puisqu'ils sont «choisis après les municipales». En fait, ils sont élus aux municipales, mais le citoyen ne sait pas qui le représentera à la Communauté urbaine quand il vote pour une liste (1).

Béton. Autre argument de Gérard Caudron pour maintenir son permis : «Si nous retirons le permis, il y aura un nouveau permis. Et de nouveaux recours». Bruno Bogaert, président de l'association Les 2sous du Grand Stade, s'étrangle : «Ça n'a pas de sens. On a toujours qu'on ne déposerait un recours que s'il y avait matière. Si le permis de construire est en béton et qu'il n'y a rien à dire, on n'ira pas. Je n'ai aucun goût à passer du temps dans les tribunaux administratifs».

Gérard Caudron et Marc Godefroy devaient-ils s'en remettre au tribunal? André Delepierre estime qu'ils pouvaient étaient dans leur rôle s'ils s'appuyaient sur le code de l'urbanisme, pour pointer du risque de saturation des voies routières les jours de match, et sur le code de l'environnement pour s'inquiéter de la protection des catiches -les souterrains des carrières de craie de Lezennes- et de la nappe phréatique, pour  ne pas signer le permis. «Et sur ce point, je suis persuadé qu'il était inattaquable», estime l'opposant.

Bruit. Les gens des 2sous du Grand stade ne comprennent pas, eux, que les maires ne se soient pas attaqués au volet «bruit». Ils estiment que l'étude d'impact est «incomplète et erronée, invalidant la demande de permis». Là-dessus, Marc Godefroy estime que c'est après la construction du stade qu'on pourra constater qu'il répond bien au cahier des charges. «C'est une absurdité juridique», s'indigne Bruno Bogaert, des 2sous. «On ne peut pas lancer la construction en disant "on verra après". Il est impossible qu'on finisse par dire "vous ne faites pas de concerts dans le stade, on s'est aperçu qu'ils font trop de bruit". une partie de l'équilibre économique du stade tient sur ces concerts!».

Haydée Sabéran

Le futur Grand Stade est par ailleurs fondé sur un partenariat public-privé plutôt très favorable au prié. Sur ce point, lire aussi

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Photo Pascal Rossignol/Reuters : En attendant le Grand Stade, le Losc joue à domicile au Stadium Nord. Ici le 11 mars 2010, match aller contre Liverpool.

(1) Ça doit bientôt changer : le projet de réforme des collectivités locales 2009 prévoit l’élection directe des conseillers communautaires en même temps que celle des conseillers municipaux.