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La mère de Typhaine mise en examen


ACTUALISÉ le 10/12 - La mère de la petite Typhaine, disparue en juin, «va être mise en examen pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de 15 ans», a déclaré mardi le procureur de Valenciennes, Vincent Lesclous, lors d'une conférence de presse. Placée en garde à vue lundi pour la deuxième fois dans le cadre de l'enquête de la police judiciaire de Lille démarrée il y a cinq mois, la mère de Typhaine, Anne-Sophie F., 23 ans, a fini par avouer . 

Affichettes. Elle avait annoncé la disparition de sa fille le 18 juin dernier, «enlevée» selon elle par un inconnu dans les rues de Maubeuge. Elle avait même fait distribuer des affichettes à la population pour aider à la retrouver. Placée en garde à vue pour la deuxième fois depuis le début de l'enquête, elle a finalement avoué aux enquêteurs de la PJ de Lille que «Typhaine serait décédée accidentellement le 10 juin au soir d'une chute dans un bac à douche qui ferait suite à une première chute dans un escalier», a déclaré le procureur de Valenciennes (Nord), Vincent Lesclous, lors d'une conférence de presse.

«D'après la mère, la petite était seule sous la douche», a-t-il dit, ajoutant aussitôt: «nous avons des raisons de penser que ce n'est pas ce qui s'est passé, que la mort de Typhaine n'est pas purement accidentelle». Il a souligné notamment «des contradictions entre les récits» de Anne-Sophie F. et de son compagnon, Nicolas W., 24 ans.

Une source proche de l'enquête a précisé que ce dernier, également placé en garde à vue, avait «fait état de sévices assez réguliers de sa part et de la part de la mère sur Typhaine», qu'il a présentée comme «la souffre-douleur de la famille». Selon le récit du jeune homme, qui doit être déféré mercredi devant le parquet de Valenciennes, la mère a mis la fillette sous la douche d'une manière violente parce qu'elle avait uriné dans son lit. Lui-même dit ne pas avoir pris part à ce qui s'est passé ce soir-là. La maman a toujours nié les mauvais traitements.

Douche froide. L'avocat de la jeune femme Me Emmanuel Riglaire a mis en avant la version d'une «punition qui va trop loin" : «ils (le couple) la mettent sous la douche froide et la laissent. Quand ils reviennent, elle ne va pas bien, elle suffoque. Nicolas W., qui est pompier volontaire, lui fait un massage cardiaque, mais trop fort, en vain».

Anne-Sophie Faucheur a été mise en examen mardi soir pour «violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de 15 ans et dénonciation de délit et crime imaginaire». Le corps de la fillette n'avait pas été retrouvé mardi soir. Les indications du concubin, qui l'aurait dissimulé, situent l'endroit en Belgique. Des investigations seront menées par les autorités belges.

Dès le début de l'affaire, les enquêteurs avaient retenu la piste d'un drame familial en raison de l'absence de témoins ayant vu Typhaine le jour de sa disparition annoncée, et même les jours précédents. Les parents de Typhaine se sont séparés en décembre 2005, le père, François T., obtenant la garde de la fillette et la mère, celle de sa soeur, Caroline, un an plus âgée. Mais le 22 janvier dernier, la maman avait enlevé la benjamine à la sortie de l'école à Lille. Depuis, elle vivait avec ses deux filles à Aulnoye-Aymeries (Nord), à 15 km de Maubeuge, avec son nouveau compagnon rencontré dans le fast-food où ils travaillaient tous deux.

DVD. Un élément avait intrigué par dessus tout les enquêteurs : le samedi 13 juin, soit cinq jours avant l'alerte de la disparition, Anne-Sophie F. et Nicolas W. fêtaient le baptême de leur troisième fille, Apolline, issue de leur union, avec des membres de leur famille. Mais aucun n'avait aperçu Typhaine, qui, selon la mère, était «dans sa chambre en train de regarder des DVD».

(Source : AFP)

Le compagnon mis en examen aussi - Le concubin de la mère de Typhaine a été mis en examen mercredi 2 décembre et incarcéré pour "coups mortels". Nicolas W. 24 ans, a confirmé mercredi durant son audition au parquet que Typhaine était décédée le 10 juin "à l'issue d'une douche froide" et qu'il s'agissait d'une "punition", a indiqué le parquet à l'AFP. La maman qui évoquait mardi un scénario différent, est revenue sur ses propos et a confirmé le récit de son compagnon,  Le jeune homme, qui est pompier volontaire, a expliqué qu'il avait tenté en vain un massage cardiaque sur Typhaine après qu'elle eut perdu connaissance sous la douche froide. Il reconnu avoir enterré le corps le soir du drame dans une zone de campagne en Belgique, probablement dans les environs de Mons. Selon une source proche de l'enquête, le jeune homme a confirmé durant sa garde à vue à la PJ de Lille "les nombreux sévices sur Typhaine" de sa part et de la part de sa compagne. "Un contexte de maltraitances", selon le parquet.

Des investigations sont menées par les autorités belges sur commission rogatoire internationale, selon le parquet. "On fait des repérages pour restreindre le périmètre de recherches, en fonction des indications du concubin".

Et aussi :

(paru le 10/12) : Des restes, qu'il faut encore identifier, ont été retrouvés dans un lieu boisé, à Marcinelle, près de Charleroi (sud de la Belgique), à l'emplacement désigné par le beau-père de .