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Sauvons les riches béatifie Gérard Mulliez, d'Auchan


ECO-TERRE - C'était ce matin, au World Forum de Lille : le collectif Sauvons les riches a béatifié Gérard Mulliez, le fondateur d'Auchan, lors d'une de ses rares apparitions publiques. Ils lui ont remis une auréole fabriquée en guirlande dorée de Noël. C'est la première action de l'antenne régionale du collectif, qui vient juste d'être créée sur la métropole lilloise. Interview de Claire Desmares, militante d'Europe Ecologie et l'une

Pourquoi avoir créé cette antenne régionale ?

Les riches du Nord ne sont pas les mêmes riches qu'à Paris. Ils ne sont pas bling-bling, ils ne sont pas dans l'extériorisation. Mulliez, le fondateur d'Auchan, c'est la richesse issue de la France d'en bas, des choses vendues peu chères, alors que LVMH, c'est la richesse venant des riches et du luxe. Ici, nous avons une culture patronale paternaliste, qui aime la discrétion, qui fait profil bas, même dans les négociations syndicales.

Pourquoi avoir béatifié Gérard Mulliez ce matin ?
Il est évidemment une cible pour nous, la première fortune de France, c'est notre premier client.Puis il est un grand donneur de leçon, il explique aux autres patrons qu'il ne faut pas ne penser qu'au profit, n'être que dans des visions de court terme. Il prône une vision familiale. Il joue sur l'image du créateur d'entreprise d'il y a trente ans, celui que ses salariés appelaient Papy Mulliez. Mais c'est fini les débuts, quand il connaissait les noms de tous ses salariés. Maintenant, Auchan est une multinationale, avec ses délocalisations, qui respectent les mêmes règles que tout le monde.

Donc vous l'avez béatifié pour le remercier de ses discours de raison ?
Et aussi parce qu'il se revendique comme un dirigeant chrétien. Son discours est catholique, avec des références à l'Ancien Testament, très marqué par les notions de travail, tu enfanteras dans la douleur.  Ceci dit, il l'a très bien prise, notre intervention, et il nous a écoutés.

De quoi lui avez-vous parlé ?
Du RMA, le revenu maximum autorisé. Nous proposons un maximum de 40 fois le salaire médian, soit environ 45 000 euros par mois. Ce qui nous a surpris, c'est que Gérard Mulliez dans son discours de ce matin va plus loin que nous : il propose un salaire maximum de 20 fois le Smic et a affirmé que c'était la règle appliquée à Auchan. Quand nous en avons parlé aux syndicalistes, ils étaient morts de rire, et ils nous ont expliqué que certes, Auchan était radin sur les salaires, mais que les revenus étaient complétés par des prises de participation et par de l'intéressement. En tout cas, nous prenons M. Mulliez au mot, et nous lui proposons de parler de sa proposition à Nicolas Sarkozy. Nous ne demandons que cela, que la première fortune de France demande la limitation des salaires !

Recueilli par S.M.

Rens. : sauvonslesrichesnpdc@gmail.com

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