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La Marmite sans le Mich’


 
MUSIQUE -
La Marmite a bouillonné samedi soir sans Jean-Michel Lancelot, son créateur, mort cet été. Les cinq groupes estampillés région Nord-Pas de Calais, sélectionnés par la Bic (Brigade d’intervention culturelle), se sont produits en local, à l’Aéronef, salle de concerts lilloise, avant de rejoindre Paris, le 19 novembre au Nouveau Casino, et surtout le in des Transmusicales,

Jean-Michel Lancelot a fait faux bond, au tournant de l’été, fin juillet : il est mort d’un arrêt cardiaque, dans son sommeil, en douce, dans un début de vacances chez sa famille, à Rennes. Le texto est arrivé sur les téléphones, le mail sur les ordinateurs. Un choc, un gueule familière perdue, et on a du mal à y croire. Il avait 44 ans. « C’était le genre de gars à se pointer dans les loges, et à dire, bon vous avez la pêche, mais la bassiste, là, faudrait qu’elle bouge un peu », se souvient Sébastien Duhamel, d’Osni. Provoc’ et fier à bras, du tout Jean-Mich’.

C’est lui qui avait imaginé ce drôle de concept, un tremplin rock régional mais baladeur. L’idée était ingénieuse, propice à attirer des financements régionaux. « Il voyait comment les groupes de la région galéraient pour s’exporter ; il s’est dit, il y a la Bac, il y aura la Bic, les cow-boys de la culture. Tout le monde débarque avec le même sweat-shirt, avec la même motivation », explique Hervé Leteneur, permanent à la Bic. Premier festival à accepter ce débarquement fleurant bon le terroir musical du Nord, Dour, en Belgique, il y a huit ans. Avec Laetitia Sheriff, Gomm, Marcel et son Orchestre sur l’affiche. Avec le côté « colonie de vacances » revendiqué, et la grosse rigolade assumée. Et surtout une efficacité reconnue dans la logistique déployée. « On aurait pu jouer dans la programmation officielle des Transmusicales », explique Tony Verloc, de TV Glory.« Mais on n’aurait pas eu le soutien logistique de la Marmite. Là, on peut rester quatre jours, faire notre promo tranquille. » Car le but du jeu, c’est jouer, oui, mais surtout « ramasser le max de contacts », dixit Osni.

Cette année donc, Jean-Michel Lancelot aurait produit sa Marmite dans le in des Transmusicales, chez la fine fleur, et dans la ville de ses origines. L'ancien patron de l'Ozone, bar mythique de Rennes, n’était arrivé à Lille qu’en 1997, pour prendre en main le bar du Grand Mix, qui ouvrait ses portes à Tourcoing. Il n’était finalement pas reparti, après avoir quitté la salle au moment de ses déboires financiers. Olivier Durteste, batteur de Cercueil, qui a connu la première Marmite avec Gomm, part cette année avec son nouveau groupe. «Je suis content d'y être cette année, à Rennes. Il n'est plus là, mais à ma manière, je continue à défendre son truc, en y jouant. »  C’est sûr, dans les nuits rennaises, il y aura des verres levés à la santé du Mich’.

Stéphanie Maurice

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