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Flamoval : Françoise Hostalier (UMP) «très en colère»


ÉCO-TERRE - Elle se bat contre le futur incinérateur Flamoval à Arques. Françoise Hostalier, députée du Nord, estime qu'on n'a pas épuisé toutes les solutions contre l'incinération. Elle a écrit à Nicolas Sarkozy pour lui rappeler ses promesses du Grenelle. . 

Après l'émission de dioxines de l'incinérateur de Dunkerque, vous demandez l'aide de Nicolas Sarkozy pour remettre à plat le projet d'incinérateur Flamoval. Et maintenant?
Je suis très en colère.

Contre qui?
La planète entière! J'ai envoyé une lettre fin octobre au président de la République. La réponse qu'on m'a faite, c'est qu'on va me répondre. Ils vont transmettre mon courrier à Jean Louis Borloo. Or, si j'ai écrit au président de la République, c'est que Borloo ne me répondait pas. Bref, tout ça, ça porte un nom : ça s'appelle tourner en rond. Trop, c'est trop.

Le patron de la Direction régionale de l'environnement nous dit qu'il et qu'il accorde «de l'importance» à la «capacité» de Flamoval à respecter l'arrêté préfectoral (1). Qu'en dites vous?

Faut arrêter. A Dunkerque, il avaient dû dire la même chose. Ce qui est arrivé à Dunkerque n'est pas anodin. Il y a eu un incident, on l'a découvert de manière fortuite. Ce n'était pas un contrôle usuel, mais inopiné. Le reste du temps, qu'est-ce qui se passe à Dunkerque? On n'en sait rien. C'est grave. Or l'incinérateur de Dunkerque, c'est un incinérateur de la dernière génération, comme le futur Flamoval. Le résultat, c'est que l'entreprise Bonduelle est vraiment menacée, et avec elle tous les emplois induits.

Vous défendez les emplois, mais il y a aussi la santé des riverains.
Oui, et c'est le Pr Richard, président de l'Association pour la protection de la santé des habitants de la région de Saint-Omer, qui est légitime sur ce terrain. Il y a aussi le danger économique, le risque que Bonduelle soit obligé de fermer pour maîtriser son image de marque. Il y a en jeu les emplois chez Bonduelle, et chez tous les agriculteurs qui travaillent avec Bonduelle. En tant que député, je suis dans mes compétences. Sur le territoire, on travaille à la reconversion d'Arc international. Qu'est-ce qu'on va attirer comme entreprise si on risque des pollutions en chaîne? Christophe Bonduelle a écrit en 2003 au préfet de l'époque pour dire que l'incinérateur constituerait un grave danger, et qu'il l'obligerait à fermer son usine. Et puis, vu le Grenelle, on n'y croyait plus. Pour nous, le projet Flamoval, c'était terminé. De fait, il y a plein d'autres solutions que l'incinération, comme le traitement à froid par exemple. Or elles n'ont pas été examinées. Par ailleurs, 30% des déchets sont verts, et cet incinérateur ne va pas produire d'énergie, mais en consommer. Il faut mettre tout le dossier à plat. Le problème, c'est qu'on est face à des gens autistes.

Que faites vous?
J'ai tapé à toutes les portes possibles et imaginables, chez Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Létard, Jean-Louis Borloo. Lors du vote du budget chapitre par chapitre, j'ai voté contre le budget de l'écologie. C'est à main levée, c'est symbolique, mais ça a fait réagir l'attaché parlementaire de Jean-Louis Borloo. Il y a le Grenelle 2 qui se prépare. Je dis à Jean-Louis Borloo «Tu ne peux pas dire des choses et faire le contraire sur le terrain». Et puis cette lettre au président de la République. C'est quand même fou de devoir le déranger pour un incinérateur au fin fond de la Flandre!

Que dites vous à Nicolas Sarkozy?
Il s'était engagé pendant le Grenelle, l'incinération devait être le dernier recours (2). J'attends une réponse. Je ne lâcherai pas.

Recueilli par Haydée Sabéran

(1) L'arrêté demande au site une surveillance mensuelle des rejets de dioxines.

(2) «Il faudra prouver pour tout nouveau projet d'incinérateur qu'il s'agit bien de l'ultime recours. Il n'y aura plus d'incinérateur sans contrôle permanent et transparent des pollutions émises. Il n'y aura plus de projet d'incinérateur sans que la destruction des déchets ne serve à produire de l'énergie l'intégralité du discours de discours de Nicolas Sarkozy, en clôture du Grenelle, le 25 octobre 2007.


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