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Un drame familial pour une broutille


FAITS-DIVERS - Cela ressemble à un double infanticide suivi d’un suicide, mais il est pour l’instant inexpliqué. Deux enfants de 4 et 7 ans ont été retrouvés pendus avec leur père, dimanche après-midi, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). La police a trouvé les trois corps dans un couloir des bureaux de la société Norfrigo, dans la zone industrielle du port de pêche.

«Dépressif». L’homme était cadre commercial dans cette entreprise d’importation et de stockage de poissons de chalutiers industriels. Il était «taciturne, dépressif depuis environ un an» , explique Jean-Philippe Joubert, le procureur de Boulogne-sur-Mer, qui s’appuie sur les dires de l’épouse sophrologue de cet homme de 44 ans. Le mari voyageait souvent, entre autres à la Réunion, pour son travail, et n’avait pas de problèmes professionnels connus. En tout cas, «son épouse n’en parle pas», précise le procureur.

Les enquêteurs ont retrouvé une boîte de somnifères Stilnox entamée près des corps, précise le procureur, «ce qui laisse à penser que les enfants ont d’abord été endormis». Il n’y a aucune trace de coups. Les légistes vont réaliser des prises de sang pour s’en assurer et, si elles ne suffisent pas, pratiqueront des autopsies. Selon eux, la mort des enfants remonte à samedi minuit, celle de leur père à 5 heures du matin le lendemain. Les corps ont été retrouvés vers 16 h 30.

Le couple se serait disputé samedi après-midi. Une dispute «toute bête» , pour un motif «futile», raconte Jean-Philippe Joubert. «Il avait accroché au mur un cadre qui n’avait pas plu à son épouse». Alors l’homme quitte la maison avec ses enfants, qui le suivent avec confiance, indique le procureur. L’épouse a un rendez-vous cet après-midi-là, et s’en va à son tour. Ils ne sont toujours pas revenus quand elle rentre, mais elle ne s’inquiète pas. «Elle s’est dit qu’ils étaient allés faire un tour de vélo» , raconte Jean-Philippe Joubert. Vers 2 heures du matin, l’épouse appelle la police. Elle indique des lieux où on pourrait les trouver, dont les bureaux de Norfrigo.

La famille était plutôt aisée, les enfants fréquentaient une école primaire privée catholique, à deux pas des remparts de la vieille-ville, le plus joli coin de Boulogne-sur-Mer, sur les hauteurs. Ils vivaient dans le quartier du Dernier Sou, ainsi appelé parce que les marins venaient s’y amuser, et dépenser jusqu’à leur dernier sou. «C’était des parents impliqués dans l’école, qu’on connaissait bien et qui en plus habitaient la rue, donc on avait des relations régulières avec eux», a expliqué à l’AFP le directeur de l’école Notre-Dame.

Choc. La mère a été conduite dimanche soir en état de choc au centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer. Elle y était encore lundi. Une information judiciaire pour «recherche des causes de la mort» devrait bientôt être ouverte par le parquet. Le maire de Boulogne-sur-Mer, «bouleversé», selon son cabinet, a demandé à l’école de mettre en place une cellule de soutien psychologique pour les élèves. Le couple n’avait pas d’autre enfant.

H.S.