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A mi-mandat, électeurs nordistes toujours sarkozistes


POLITIQUE - Ils ont voté Nicolas Sarkozy en 2007, et ils ne le regrettent pas, malgré des réserves, sur le Fouquet's, l'Epad, le charter d'Afghans. Paroles d'électeurs nordistes,

« Quand j'ai mis le bulletin dans l'urne, c'était pour élire un patron », dit Jacques, 61 ans, restaurateur, près de Lille. Le président ne l'a pas déçu. D'accord, il a un côté «orgueilleux, arriviste», mais bon, «il a des couilles», dit Jacques, «j'aime bien ce gars là». Même s'il trouve que Villepin a «plus de classe», même si l'affaire de l'Epad était «inélégante», il fait confiance à Sarkozy. «Qui est capable de faire aussi bien, vous pouvez me le dire?». Il trouve que «les réformes ne vont pas assez vite, surtout face au lobby de l'Education nationale». Sur la taxe professionnelle, dont la suppression fait grincer des dents à droite : «Je ne peux pas imaginer qu'il n'a pas prévu une alternative » Le débat sur l'identité nationale : «il y a des choses plus importantes ». Mais les trois Afghans expulsés, ça le fait «râler». «On touche à la vie. Je sais pas si quelqu'un avec 22 degrés dans son séjour et son whisky devant sa télé peut s'imaginer ce que c'est que l'Afghanistan».

«Je n'aime pas du tout l'homme», reconnaît carrément Pierre (1), 31 ans, patron d'une boîte de communication. «Il est cassant, énervé, il lui manque une dimension intellectuelle. Je n'aimerais ni travailler avec lui, ni être son ami». Le soir de l'élection, la soirée au Fouquet's l'a «interloqué». Il pense malgré tout que «Bayrou n'aurait pas été si bon dans la crise», et ne regrette pas son vote. Il voit Sarkozy comme «une bête politique. Quand il a nommé Kouchner, je me suis dit «c'est fou»». Pierre est «content que ça bouge». «La loi Hadopi, ça avance, alors que tout était bloqué. Sur le RSA, Hirsch a sorti toute une batterie d'indicateurs, maintenant, on peut évaluer le social. Le Grenelle de l'environnement, c'est un gros truc». Enfin, il est ravi qu'on simplifie le «millefeuille» administratif, même s'il aurait aimé qu'on supprime le département, «des bataillons de gens qui ne savent pas pourquoi ils sont là».

Ce qui plaît à Bernard, négociant dans l'immobilier et très lecteur de journaux, chez Sarkozy? «Le côté chef d'entreprise. C'est la première fois que je vois ça chez un homme politique. C'est un type qui bosse, qui prend les problèmes à bras le corps» . Il apprécie, lui, le débat sur l'identité nationale : «les gens qui défendent les droits de l'homme ne doivent pas trop tirer sur la ficelle». Ce qui le gêne? Le déficit public : «on refile à nos enfants une dette abyssale». Et puis le côté «people. On peut pas lui reprocher de se marier, mais on attend autre chose d'un chef d'Etat». Et toujours, l'histoire de l'Epad. Il a trouvé ça «difficile à supporter».

Recueilli par Haydée Sabéran

(1) Le prénom a été modifié.

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