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Un migrant mort dans un camion à Calais


RÉFUGIÉS - A Calais, un migrant d'origine indienne a été retrouvé mort dans une remorque de camion, ce matin, à 8h15, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Lors du contrôle de CO2, qui détecte les respirations, les agents de la Police aux frontières ont décidé d'ouvrir les portes du camion, avant que celui-ci n'embarque vers l'Angleterre. Ils ont trouvé trois réfugiés. L'un d'eux était inconscient. Les secours n'ont pas réussi à le ranimer. Il avait 25 ans.

Hier soir, le temps était au brouillard sur Calais. Des silhouettes attendent devant le bureau des Douanes françaises. "Ce sont des ombres dans la ville", soupire Jean-Claude Lenoir, le vice-président de Salam, une association d'aide aux migrants. De l'autre côté de la rue, la distribution de nourriture. Le lieu est nouveau, offert par la mairie et le conseil régional. Il est ouvert depuis une semaine. Macadam par terre, six robinets, un vrai luxe pour les migrants, qui en profitent pour se laver les mains et les pieds. Des cabines pour les associations. Ce soir-là, l'une d'elles sert à un médecin bénévole, venu passer ses  vacances à Calais, pour soigner. Il a acheté sur ses fonds propres des médicaments, et il tient sa permanence pour les bobos. Les pathologies plus lourdes sont renvoyées vers la permanence d'accueil de soins. Sous les halos orangeâtres des lampadaires, les jeunes Afghans rient, jouent au foot. L'un d'eux a onze ans, il est accompagné de ses cousins, seize ans à tout casser. 187 repas ont été servis ce soir-là. Ce n'est pas beaucoup : les bénévoles évoquent plutôt une moyenne de 300 chaque jour. N'en déplaise à M. Besson, ministre de l'Immigration. Et des campements provisoires se nichent dans tous les recoins de Calais, sous les ponts, le long des voies ferrées, dans les parcs, depuis la destruction de la jungle.

Le lieu est propre, fonctionnel, mieux que le terrain vague où étaient servis les repas du midi. "C'est une reconnaissance du problème, cela veut dire que les migrants vont continuer à venir, sinon ils n'auraient rien fait. Alors qu'on a détruit la jungle", remarque Myriam Guerey, du Secours Catholique. Jean-Claude Lenoir approuve : "c'est paradoxal." Seul point noir, les grilles hautes de quatre mètres, surplombées de barbelés, sépare les migrants des habitations voisines. "On se croirait dans un camp de concentration", soupire Jean-Claude Lenoir. "Symboliquement, c'est lourd." 

Stéphanie Maurice