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Francis Evrard, l'agresseur du petit Enis : manipulateur ou repenti ?


JUSTICE - Lundi, commencera le procès de Francis Evrard devant la cour d’assises du Nord, à Douai, pour l’enlèvement et le viol présumé du petit Enis. L’enfant avait cinq ans. Francis Evrard est un pédophile multirécidiviste : lui-même le reconnaît. Il a envoyé le 11 septembre dernier une lettre au président de la République, lui demandant l’autorisation d’être castré, par l’ablation des testicules. Parce que, explique son avocat, Me Jérôme Pianezza, il a conscience de sa dangerosité. Me Emmanuel Riglaire, avocat d’Enis et de son père, évoque une « manipulation ».

Me Emmanuel Riglaire, avocat d’Enis et de son père. « Quel intérêt d’envoyer cette lettre au président de la République ? Elle a créé un buzz inopportun. Avant de demander des choses impossibles, comme cette castration physique, Francis Evrard devrait demander ce qui est possible : la castration chimique. Est-ce parce qu’il estime qu’il est trop faible pour ne pas céder à la tentation, ce qui le fait demander l’ablation des testicules ? Mais cela n’aurait rien changé à la commission des faits ce jour-là, avec Enis. De plus, les urologues que j’ai pu consulter estiment que la castration physique n’a pas forcément d’influence automatique sur le cerveau, donc sur les pulsions. Il semblerait que la castration chimique pourrait avoir plus d’efficacité. Avant de mettre en avant ce symbole-là, il y en avait un autre à respecter : une lettre de demande de pardon à la famille. Francis Evrard ne s’intéresse qu’à son propre cas, et je considère la lettre qu’il a envoyée comme symptomatique. »

Me Jérôme Pianezza, avocat de Francis Evrard. « Le souhait de castration physique n’est pas nouveau de la part de mon client. Il en avait déjà parlé à des experts, dans les années 2000-2002, bien avant sa libération en 2007. Il l’a évoqué à nouveau dans le cadre de la procédure actuelle face au juge d’instruction. Francis Evrard a écrit ce courrier au président de la République le 11 septembre : il m’a demandé d’en faire état la semaine dernière parce qu’il n’avait pas eu de réponse. Je pense que c’est un homme fatigué, quelqu’un qui est un peu au bout du rouleau. Dans son esprit, il voudrait faire quelque chose de définitif, qui l’empêcherait de recommencer. On peut bien sûr discuter s’il a tort ou raison, la question n’est pas tranchée scientifiquement. Je ne vois pas très bien le côté manipulateur dans tout cela : même si il est un pédophile, quand il dit ‘je suis prêt à cela’, on n’a pas le droit de se moquer, car ce n’est pas anodin. »

Recueilli par Stéphanie Maurice