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Privatisation de la Poste ? Votationnons !


POLITIQUE - Des votations, à la manière suisse, dans toutes les villes de gauche, sur la privatisation de la Poste. Ce matin, Martine Aubry a choisi de rester à Lille, pour annoncer la mesure, prise en accord avec toutes les forces de gauche (ou presque) et les syndicats. L'enjeu : recueillir au moins un million de non, pour obliger le gouvernement à organiser un référendum d'initiative populaire sur la question. Ça commence

C'était beau comme une photo de famille. Martine Aubry était entourée d'élus de toutes les couleurs de la gauche, Verts, Radicaux de gauche, PC, Parti de gauche, MRC. Pareil pour les syndicalistes, tous unis pour lutter contre le projet gouvernemental, qui voudrait changer le statut de la Poste en SA à capitaux publics. Manquaient tout de même le NPA du facteur Besancenot, LO, et aussi la CGT, pour compléter le tableau. Voilà longtemps qu'on n'avait pas vu une telle unité, c'est que la vieille dame à  défendre "appartient aux Français". Le délégué de Force Ouvrière rappelle qu'"il fut un temps où la Poste fut un ministère, puis un Secrétariat d'Etat. Maintenant ? Maintenant, on est en train de dissoudre ce service public." Martine Aubry insiste sur le fait qu'elle a des inquiétudes à Lille, et craint la fermeture du bureau de poste de Bois Blanc, ainsi que d'un des deux de Lille-Sud. ""Le gouvernement a décidé d'ouvrir à la concurrence le secteur de la Poste, car c'est vrai, il y a deux directives de la commission européenne, mais il a choisi de le faire d'une certaine manière, en scindant les différentes missions de la Poste", a-t-elle développé. "Je suis sûre qu'il aurait été difficile de trouver des concurrents réels à la Poste si on leur avait demandé d'assurer tous les services sur l'ensemble du territoire. Là, il sera possible de livrer le courrier seulement sur Paris : c'est sûr que cela sera moins cher qu'aujourd'hui. Mais qu'en sera-t-il de la lettre expédiée de Tulle à Cambrai ? Aujourd'hui, il y a un prix unique du timbre sur tout le territoire, qui ne pourra ensuite plus être assuré." L'auditoire approuve.

Le PS mobilise ses militants, et organisera la votation dans les 236 communes nordistes où il y a des sections. A Lille, ce sera en mairie centrale du 24 septembre au 3 octobre, jusqu'à midi, mais aussi dans les mairies de quartier, place des Buisses face à la gare Lille-Flandres, place Rihour le samedi 3 octobre, sans compter les marchés. Les Verts et les communistes feront de même. On pourra consulter la liste des lieux de votation sur le site

Il y aura une question posée, "le gouvernement veut changer le statut de la Poste pour la privatiser. Etes vous d'accord avec ce projet ?", et deux cases au choix, oui ou non. Reste cependant à voir l'efficacité de la mesure : certes, la constitution prévoit désormais que si un dixième des électeurs (soit quatre millions de Français) demande un référendum, et si la question n'est pas examinée par le parlement dans un délai donné, il faut organiser un référendum d'initiative populaire. Problème : les textes d'application de cette nouvelle mesure n'ont pas encore été promulgués. Alors ? Alors, on n'y est pas, au référendum pour éventuellement sauver la Poste d'une privatisation dénoncée à l'avance par les syndicats. Cependant, le symbole peut peser lourd.

S.M.

Photo Reuters


Sarkozy ? Auto-satisfaction -
La première secrétaire du PS a aussi profité du rendez-vous avec la presse pour étriller la prestation du président de la République hier soir : un "show d'auto-satisfaction", dit-elle, pour asséner une "série de contre-vérités", sur la disparition des paradis fiscaux et la moralisation des bonus. Elle s'est indignée des deux "mauvaises nouvelles" que Nicolas Sarkozy a annoncées : les impôts que devront payer les accidentés du travail sur leurs indemnités ; l'augmentation du forfait hospitalier à 20 euros par jour. Sur Clearstream, et l'erreur présidentielle (il n'y a aucun "coupable" tant que l'affaire n'est pas jugée), elle a estimé que Nicolas Sarkozy n'avait rien à faire dans les parties civiles de ce procès.