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Le petit canard boulonnais veut rester dans l'élite


FOOTBALL - Le Graal est à 44 points. Boulogne-sur-Mer, le petit Poucet de la ligue 1, nouveau promu, plus petit budget avec 20 millions d'euros, espère bien le maintien. Se creuser un petit trou confortable dans le giron de la L1. Le nouvel entraîneur a fait ses comptes, divisé le championnat en 8 périodes : six périodes de cinq matchs, six points à gagner ; deux périodes de quatre matchs, quatre points à gratter. 

Il y a de la rigueur dans l'air, sans esbrouffe, ni rodomontades. « A 44 points, on est sûr du maintien, et je me prends une petite marge de sécurité », sourit Laurent Guyot. « Six points, c'est deux victoires et trois défaites. Avec 18 défaites, on se maintient, à condition de gagner beaucoup de matchs. Mais Saint-Etienne s'est maintenu la saison dernière avec 20 défaites. » Une arithmétique que n'a pas suivi Nantes, l'ancien club de Laurent Guyot, désormais en Ligue 2, pour la deuxième fois en trois ans.

Boulogne-sur-Mer, 44 865 habitants. Ce n'est pas Bordeaux, ni Lyon. « Mais Lens, c'est 37 000 habitants, moins que nous, et ils sont depuis longtemps en L1 », s'insurge Jean-Pierre Halot, un supporter. Pas de stade mythique, même si une tribune s'appelle Ribéry, hommage à l'enfant du pays, qui a joué en CFA, dans le temps. « En 2000, j'ai encore tous les calendriers », précise Jean-Pierre. Et, pince sans rire : « Il va peut-être aller au Real pour 80 millions par an. Ca dépasse notre budget.»

Le débarquement en Ligue 1 n'était pas vraiment attendu. « Pour la première année en L2, on les espérait dans les dix premiers, et les voilà en L1 », n'y croit toujours pas Jean-Pierre. « Boulogne, jouer contre Marseille, ouais, dans nos rêves, on se disait », se souvient Frédérique Legrand. Maintenant, c'est sûr, les têtes d'affiche vont défiler à Boulogne. L'USBCO peut afficher sans rougir ses valeurs primordiales dans sa salle de réunion : Fierté, enthousiasme, confiance pour plus de performance. Les supporters ont vu le prix de l'abonnement flamber : « C'était 180 euros l'année dernière, c'est 260 cette année, et encore, avec mon comité d'entreprise. Sinon, c'est 300 euros. Mais bon, quand on va voir un chanteur, on paye plus cher. » Il y avait dans les 3 000 abonnés l'année dernière, là, à la fin juillet, on en est à 8 732. Le stade compte 15 000 places.

L'entraînement, cet après-midi d'été, c'est à la Légion. Le stade se niche dans les replis de la falaise, la mer est de l'autre côté de la route. Le petit parking est bondé de Mercedes, la préférence va aux carrosseries noires et aux vitres fumées. Les voitures des joueurs, qui vous disent bonjour avec un grand sourire, à la bonne franquette. Les quelques supporters s'agglutinent autour des barrières, hèlent les joueurs. « On vient voir les nouveaux », confie Jean-Pierre, « on ne les connaît pas encore. Da Rocha, c'est facile, c'est le plus petit. »

Sur le terrain, on se marre pas mal. Un petit cercle fait tourner la balle, celui qui rate se fait tirer les oreilles par ses partenaires, au sens propre. Les gars ont une bonne mentalité, dit l'entraîneur. Des bosseurs, confie-t-il. « Nous n'avons pas le meilleur effectif du championnat : un des paramétres sur lesquels nous devons être bons, c'est l'organisation ». Car, explique-t-il, la principale différence entre L1 et L2, ce sont les talents individuels. Les gars qui vous mettent quatre mètres dans la vue à la moindre inattention. « En Ligue 2, on peut les rattraper, en Ligue 1, on ne les revoit pas. »

Mais Laurent Guyot ade la tendresse pour son effectif encore imparfait. « Je ne serais pas venu si le club avait changé la moitié de son équipe pour de vieux briscards de L1 en fin de carrière. Ils ont à Boulogne une volonté de rester ensemble qui est primordiale pour moi. » Alors, Boulogne, ce sont des jeunes joueurs, et leur progression sera la carte d'atout de l'USBCO. Pas un hasard si Guyot a été responsable du centre de formation du FC Nantes pendant quatre ans.


Stéphanie Maurice