Clotilde Reiss a soutenu en 2008 un mémoire de recherche de politique internationale comparée intitulé «La révolution islamique à l'école», une «étude des manuels d'instruction sociale du primaire en Iran de la révolution islamique à aujourd'hui», pour lequel elle a obtenu un 15 sur 20. Où il est question, entre autres, de la vision du monde, centrée sur l'identité chi'ite et sur l'identité nationale iranienne, qu'enseigne la République islamique à ses enfants depuis trente ans. Un chapitre s'intitule «Le traitement des étrangers à l'Iran, un renforcement de son identité propre». Un autre : «Se distinguer des Arabes et des sunnites : l'affirmation de la spécificité iranienne au sein du monde musulman».
La jeune femme n'est pas chercheure, contrairement à ce qui a d'abord été dit. «Elle n'était pas inscrite en thèse, mais elle a un goût pour la recherche, et sa suivi une filière qui prépare à être chercheur» précise Benoît Lengaigne, directeur des études à Sciences Po Lille, qui se souvient d'une étudiante «excellente, qui a obtenu toutes ses années avec mention». Elle est allée à Téhéran de mars à juin 2008, rattachée à l'Ifri, L'institut français de recherche en Iran, à Téhéran, pour lequel elle avait obtenu une bourse. Puis elle était repartie, en février 2009, après son diplôme de Sciences Po. «Elle avait trouvé un travail comme lectrice de français à l'université d'Ispahan», ajoute Pierre Mathiot, le directeur de Sciences Po Lille, «elle était en interruptions d'études, elle s'accordait une année bien méritée après son diplôme».
Haydée Sabéran
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