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Hénin-Beaumont, front de dernière minute anti-FN


POLITIQUE - Actualisé. On a frôlé le grand n'importe quoi, avec plus de dix listes annoncées et une dispersion de la gauche à Hénin-Beaumont. Finalement, à la clôture du dépôt des listes, à 18h, il y en a neuf. A la dernière minute, un front républicain, du Modem à l'extrême-gauche, formé contre le Front national de Steeve Briois et Marine Le Pen, permet presque à la gauche d'échapper au ridicule.

Courte nuit. Le jeune socialiste Pierre Ferrari, 27 ans, attendu en troisième sur la liste de l'infirmier PRG Eric Mouton, investi par le Parti socialiste, a finalement réussi à rassembler du Modem au Parti communiste, en passant par les chevènementistes. Le tout à la dernière minute et après une courte nuit. Il est tête de liste, suivi de Christine Coget, du Modem, puis du communiste David Noël.

L'infirmier radical a du coup jeté l'éponge. Christine Coget menaçait de déposer une liste Modem si Eric Mouton maintenait sa liste. «C'est un fidèle de Gérard Dalongeville, entre 2001 et 2005 il a tout voté, y compris les augmentations d'impôt de 85%, explique la candidate, il a même signé une déclaration de soutien au maire. A la même époque, j'étais à l'initiative d'une manifestation de 600 personnes contre ces hausses d'impôt». Le Parti socialiste ne soutient pas cette liste d'union.

Prison. «On appelle le Parti socialiste à prendre ses responsabilités», indique le communiste David Noël. «Notre liste a prouvé sa combativité et son intégrité». Il fait allusion au fait que Pierre Ferrari s'est vu retirer sa délégation d'adjoint en août 2008, et qu'aucun des membres de cette liste d'union n'a voté le dernier budget. Christine Coget est par ailleurs une opposante de toujours au maire Gérard Dalongeville, aujourd'hui maire révoqué, écroué, et mis en examen pour détournement de fonds publics.

Les listes, au total : l'Alliance Républicaine, de l'ancien socialiste Daniel Duquenne, l'UMP de Nesredine Ramdani, les Verts de Régine Calzia, la liste d'union de Pierre Ferrari, et la liste Front national de Steeve Briois, et quatre autres listes, enregistrées à la dernière minute, dont celle de l'ancien maire, Pierre Darchicourt, qui avait été battu par Gérard Dalongeville, son ancien directeur de cabinet. S'ajoutent la liste de Laurent Bocquet, divers droite (il était le candidat de l'UMP en 2008), celle de Jean-Marie Monka, déjà présent en 2008, et enfin Séverine Duval, pour le Nouveau parti anticapitaliste.

Vaudeville. Bref, en tout, cinq listes à gauche. Et 'impression générale, sur place, c'est que les gens en ont marre. «On n'a pas quitté le climat de campagne électorale depuis 18 mois», soupire un observateur. Chaque jour de marché, c'est tractage en permanence.

«Je distribuais des flyers pour un concert, les gens me disaient non non non, d'office», sourit, jaune, le directeur de l'Escapade, la salle de spectacles de la ville. Le quotidien, c'est rumeurs et rebondissements.

Le blog du Front national fait son miel de ce vaudeville politique, avec un maire en prison, et une gauche noyée dans ses atermoiements jusqu'au dernier moment. La ville déjà est placardée partout depuis plusieurs jours de la même affiche. Affiche d'où le logo et le nom du Front national ont disparu, mais pas le sourire du FN Steeve Briois, «l'enfant du pays», précise le slogan.

En mars 2008, le FN avait remporté près de 29% des voix, face à la liste Dalongeville autour de 52%, et la liste de Daniel Duquenne, qui s'était maintenu, à 19%. Marine Le Pen avait rassemblé 45% des voix sur son nom aux législatives de 2007, dans la ville. Les élections municipales ont lieu les 28 juin et 5 juillet.

H.S. et S.M.

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