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Florence Cassez : «je suis anéantie»


FAITS-DIVERS - La Française Florence Cassez, condamnée à Mexico à 60 ans de prison pour des faits de complicité d'enlèvement qu'elle nie, «devra purger sa peine au Mexique», avait annoncé lundi le président mexicain Felipe Calderon

Franck Berton, son avocat lillois, qui s'inquiétait mardi matin de ne pas avoir de nouvelles de sa cliente et qui dénonçait une décision «électoraliste» du président mexicain , a finalement réussi à joindre Florence Cassez, depuis sa prison au Mexique, pour s'enquérir de son état.

«Pour moi, c'est la mort», a réagi cette dernière, après l'annonce de son non transfèrement vers la France par le président mexicain Felipe Calderon.

«Je suis anéantie, il (le président Calderon) annonce clairement une peine de mort. Soixante ans au Mexique, pour moi, c'est la mort», a-t-elle déclaré au téléphone. «On a fait confiance au président Calderon qui avait dit le 8 mars qu'il était d'accord avec un rapatriement. Je me sens trahie. Je suis innocente, c'est plus qu'une injustice, c'est inadmissible, dégueulasse, je n'en peux plus», a-t-elle conclu, avant de raccrocher brutalement le téléphone.

Le Quai d'Orsay en comprend pas

D'éventuels recours pour obtenir le transfèrement de Florence Cassez, doivent être décidés par la famille et ses avocats, a indiqué mardi le ministère français des Affaires étrangères.

En qualifiant l'attitude mexicaine de «difficilement compréhensible», le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Frédéric Desagneaux, a souligné qu'il appartenait «à la famille de Florence Cassez, à ses avocats de déterminer qu'elle est la meilleure manière de continuer le traitement de ce dossier».

Interrogé sur un possible recours à l'article 23 de la «Convention sur le transfèrement des personnes condamnées», dite convention de Strasbourg, qui prévoit un «règlement amiable», le porte-parole a redit qu'il revenait à la famille de la détenue de décider de la suite à donner.

«Nous allons apporter à Florence Cassez toute l'assistance nécessaire, dont la protection consulaire», a ajouté le porte-parole.

Une affaire au long cours

Florence Cassez, 34 ans, détenue depuis décembre 2005 et dont l'arrestation a fait l'objet d'un simulacre organisé pour la télévision, a toujours clamé son innocence. Elle a été condamnée à 96 ans de prison, peine ramenée en appel à 60 ans.

Elle a été accusée de participation à des enlèvements en compagnie de son compagnon mexicain de l'époque, Israel Vallarta, présenté comme le chef d'une bande de ravisseurs. Il a avoué avoir commis des enlèvements, et affirmé que la jeune femme n'avait rien à voir avec ces agissements.

«Les conditions ne sont pas réunies»

Des victimes supposées de la bande, qui avaient affirmé sitôt leur libération ne pas reconnaître Florence Cassez, sont plusieurs semaines plus tard.

Le gouvernement mexicain «est arrivé à la constatation que les conditions ne sont pas réunies qui lui permettraient de donner son consentement au transfert de Florence Cassez en France», a déclaré Felipe Calderon.

Le président français Nicolas Sarkozy avait évoqué le dossier de Florence Cassez avec Felipe Calderon lors de sa visite d'Etat au Mexique en mars dernier.

Initialement, «les autorités mexicaines avaient exprimé leur disponibilité à examiner la possibilité d'un transfert» selon les dispositions de la Convention de Strasbourg, traité international prévoyant le transfert des détenus dans leur pays d'origine, a rappelé le ministère français des Affaires étrangères.

Mais l'éventualité d'un transfert avait suscité de dans la presse mexicaine et de la part des organisations de victimes d'enlèvements, dans un pays où les enlèvements font chaque année plus de 8.000 victimes.

(Avec AFP)