EUROPÉENNES - Ils étaient dans la gare Lille-Europe vendredi. Dimanche, ils s'abstiennent, sauf s'ils sont Belges.
Serge, 55 ans, formateur en transport et logistique : «Je me sens pas concerné. Je ne sais même pas si je serai chez moi dimanche. Ça fait longtemps que je ne vote plus. J'ai vécu au Canada. Là-bas, ils le disent poliment : à l'embauche, le Canadien est prioritaire sur les étrangers. C'est peut-être eux qui ont raison. Française ou européenne, on ne peut pas s'intéresser à la politique avec ce qu'on nous propose. Sauf si on est d'extrême-gauche ou d'extrême-droite, et qu'on croit au Père Noël. Vous avez vu Bayrou et Cohn-Bendit jeudi soir? Belle image de la classe politique. J'irai voter le jour où on prendra en compte le vote blanc, et où on annulera une élection qui comptera plus de 40% de votes blancs».
Julien, 26 ans, électricien sur plate-forme pétrolière : «J'arrive de quatre mois en mer, et là, je repars. Je ne suis pas au courant de la campagne. Je suis contre l'Europe, je veux une France traditionnelle qui se dirige elle-même, pas à 27, avec des pays qui entrent pour profiter du système. Je vais travailler avec des Norvégiens, des Danois et des Finlandais sur une plate-forme pétrolière en Norvège. Oui, ce sera très européen, mais dans la campagne, le peu que j'ai vu, rien ne m'a intéressé».
Brigitte et Daisy : «On est Belges! Quoi qu'il arrive, on votera dimanche. On n'a pas le choix, sinon, c'est une amende. Une abstention à 60% annoncée en France? Pas étonnant, quand on les a vu se battre comme des chiffonniers sur France 2, on s'est dit "c'est pas ça qui va pousser les Français à voter"»
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