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«Florence est l'enjeu d'une campagne électorale»


FAITS-DIVERS - Nicolas Sarkozy a reçu hier les parents de Florence Cassez, condamnée au Mexique à 60 ans de prison pour complicité d'enlèvement. La jeune femme, qui clame son innocence depuis le début, a renoncé à faire appel pour pouvoir être transférée et purger sa peine, 20 ans maximum ici, en France. Au Mexique, on traîne les pieds. Pour Franck Berton, l'avocat de la jeune femme, la prochaine bataille est celle de

Que s'est-il dit à l'Elysée hier?
On a été reçu pendant 50 minutes. Nicolas Sarkozy est déterminé à appliquer la convention de Strasbourg pour permettre le transfèrement de Florence en France, il a conscience que c'est difficile.

Qu'est-ce qui bloque?
Au delà de la bataille judiciaire, il y a aussi la bataille de l'opinion publique. Les élections législatives ont lieu le 5 juillet. Florence est l'enjeu d'une campagne électorale. Le  président Calderon, qui s'était prononcé pour le transfèrement, est gêné par son opposition, et par la pression de l'opinion publique. L'opinion n'a pas eu la vérité, elle a été manipulée. Il faut la convaincre de l'innocence de Florence Cassez. Pendant deux ans et demi, les autorités françaises sur place ont dit à Florence de se taire, pour respecter la souveraineté mexicaine. Aujourd'hui au Mexique, même le président de la commission des droits de l'homme s'oppose à l'application de la Convention. Une drôle de façon de militer pour les droits de l'homme.

La comédienne Carmen Salinas (voir ci-dessous) a quand même dit qu'elle la pensait innocente.
Florence a un soutien de plus en plus présent au Mexique. Ca commence à bouger. Il y a eu la prise de position de cette comédienne très connue, et puis l'appel d'un ancien ministre des affaires étrangères mexicain qui a demandé l'application de la convention de Strasbourg. Des journalistes mexicains regardent le dossier de près. Je vais essayer d'aller au Mexique dès que possible pour expliquer les lacunes du dossier.

Recueilli par H.S.

Photo Reuters

«Si elle est coupable, je suis une jeune-fille» - Voici ce qu'a dit, le 19 avril, à propos du cas Florence Cassez, Carmen Salinas, 75 ans, star mexicaine du théâtre et du cinéma, qui triomphe à Mexico dans sa comédie musicale «Aventurera» : «Pour moi, et pour tout le peuple du Mexique, Florence Cassez est innocente. Et je la défends car je hais l'injustice», a-t-elle déclaré après la représentation. Elle a brandi un magazine mexicain dont la photo de Florence Cassez occupait toute la première page. La «petite Française» est innocente, a t-elle clamé, très applaudie par la salle. «Quand je défends Florence Cassez sur scène, le public est frappé et réfléchit», a expliqué Carmen Salinas dans sa loge. «J'insiste sur le fait que le dossier n'a rien de sûr, et qu'une même femme qui l'accuse maintenant avait affirmé dans sa première déposition: "je ne la connais pas". Et son fils avait confirmé: "je ne sais pas qui est cette dame"», a-t-elle ajouté. «Je crois qu'ils ont dû recevoir une belle somme pour accuser une fille innocente. Je leur souhaite de réussir à dormir, parce qu'ils ont fait une sacrée canaillerie à cette jeunette» Sur scène, Carmen Salinas, qui joue le rôle d'une ancienne maquerelle repentie, a improvisé lors d'un dialogue avec un partenaire jouant le rôle d'un commandant de police. «Commandant, comme tu l'as bien enveloppé, la Française que tu accuses d'être une ravisseuse sans âme, Florence Cassez. Bravo pour la mise en scène», a-t-elle lancé, lisant ensuite un passage du magazine qui cite «de nombreuses contradictions» dans le dossier. «Imagine, s'il y avait la peine de mort dans ce pays, combien d'innocents on tuerait?» Elle a ajouté : «si elle est coupable, alors moi je suis une jeune fille».

AFP

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