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Hénin-Beaumont : le maire en garde à vue


POLITIQUE - Gérard Dalongeville est en garde à vue depuis ce matin. Le maire socialiste d'Hénin-Beaumont est interrogé par la section financière de la police judiciaire de Lille, indique le Parquet de Béthune. L'ancien éditeur du bulletin municipal, et un ancien adjoint sont également en garde à vue,

La commune de 27.000 habitants est en déficit de plus de 12 millions d'euros, un tiers de son budget de fonctionnement, et compte 8 millions d'euros de factures impayées, a révélé un de la Chambre régionale des comptes, fin mars. Le préfet du Pas-de-Calais a menacé le maire de suspension et lui demande des explications sur sa gestion.

En attendant, Gérard Dalongeville a fait voter hier,
devant -et des élus Front national, dont Marine Le Pen, ravis du spectacle-, le retrait de leurs délégations à sa première adjointe socialiste Marie-Noëlle Lienemann, députée européenne, qui avait refusé de voter son budget le 30 mars au vu des conclusions du rapport, et à son jeune adjoint communiste à la culture, David Noël, qui avait voté contre le budget. La Fédération socialiste du Pas-de-Calais a réagi aujourd'hui par communiqué, et annonce que les socialistes qui ont voté pour ces deux retraits seront exclus.

Gérard Dalongeville est maire d'Hénin-Beaumont depuis 2001. Il est l'ancien directeur de cabinet du maire socialiste Pierre Darchicourt.
Il s'est présenté contre lui, il a gagné, et a été exclu du PS pour cela. Après une gestion très controversée, une hausse d'impôts de 85%, et la montée des scores du Front national (40% aux législatives), il a réussi à se représenter en 2008 à la tête d'une liste d'union avec le PS, les communistes, et d'autres partis de gauche, pour faire barrage à l'extrême-droite. Le Parti socialiste l'a réintégré. Il a été réélu. Puis l'union s'est vite face au maire, qui n'a, entre autres, pas tenu sa promesse de ne pas augmenter les impôts, et de ralentir les dépenses. Hier soir, un de ses anciens adjoints, le jeune socialiste Pierre Ferrari lui a lancé : "Vous êtes la honte du Parti socialiste".

H.S.

Photo Reuters Pascal Rossignol

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