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L'école, ce sera peut-être le mercredi matin, à Lille


EDUCATION - La mairie de Lille lance une grande concertation, pour en finir avec la semaine des quatre jours, instaurée par Xavier Darcos, ministre de l'Education, depuis la rentrée de septembre. Sa proposition ? Que les 84 conseils des écoles lilloises choisissent de travailler le mercredi matin, pour alléger les journées et les programmes, et répartir sur quatre jours et demi les 24 heures d'enseignement obligatoires.

Le constat - Enfants fatigués, programmes entrés au chausse-pied dans un temps réduit, Patrick Kanner, adjoint chargé du projet éducatif global, n'est pas loin d'un zéro pointé sur la copie ministérielle, six mois après sa mise en oeuvre. "La semaine de quatre jours est la moins efficace pour l'apprentissage scolaire", affirme-t-il, s'appuyant sur le travail de François Testu, chronobiologiste. "Les ruptures globales du mercredi, puis du samedi et du dimanche font que les enfants ont des difficultés à se remettre en route", après ces deux interruptions importantes. Autre difficulté, pointée très largement par le corps enseignant, ce sont les deux heures obligatoires de soutien scolaire. Chaque établissement les case où il le peut : une demi-heure sur le temps de midi, une heure deux soirs de la semaine, etc.

La dérogation -
La loi interdit le retour à un samedi matin travaillé. Par contre, elle ouvre la possibilité, sur dérogation, d'étendre les 24 heures de cours obligatoires sur le mercredi matin. A condition que le conseil d'école, qui rassemble parents d'élèves et enseignants, vote pour cette modification ; que l'inspecteur de l'éducation nationale de la circonscription, puis l'inspection académique valident la décision. Bref, ce ne sera pas avant septembre prochain, si tout le monde est d'accord. "On ne peut pas contraindre, alors il faut convaincre", insiste Patrick Kanner.

Et les enseignants ? - Il va falloir convaincre les enseignants de revenir travailler une demi-journée, au détriment de leur vie personnelle. Même si les heures au global resteront les mêmes, il est plus facile de rester trois quart d'heure de plus au travail tous les jours que de dégager un mercredi matin toutes les semaines. Pour l'instant, les syndicats enseignants observent "une bienveillante neutralité", selon les termes de Patrick Kanner. Ils sont conscients des difficultés au quotidien que pose un emploi du temps surchargé sur des classes aux enfants fatigués.

Et les trois quart d'heure gagnés ? - Si le mercredi matin est travaillé, cela veut dire que les journées habituelles des enfants vont compter trois quart d'heures de moins. Matin ou après-midi ? Pause de midi plus longue ? On ne sait pas, et il va falloir en discuter... Ce qui veut dire ensuite adapter l'accueil périscolaire, garderie du matin et garderie du soir, à ces nouveaux horaires. Parce que venir chercher son fiston à 16h quand on travaille, c'est mission impossible. La mairie de Lille assure qu'elle prendra toutes les dispositions nécessaires.

Et le cours de musique, de danse, de sport, du mercredi matin ?- Qui dit nouveau rythme scolaire, dit nouvelle organisation de toutes les activités extra-scolaires. Sacré gageure. Là encore, la mairie montre ses biceps et assure qu'elle assurera.

Et si tout le monde n'est pas d'accord ? - Il faudra un minimum d'unité territoriale pour changer les choses. Une unité territoriale, ce serait par exemple toutes les écoles dépendantes d'un même collège qui décident de passer à la semaine des quatre jours et demi. Si les votes partent dans tous les sens, on restera à la lettre de la loi : quatre jours d'école, et voilà tout.

Le calendrier - Le 27 mars, conférence de Philippe Meirieu sur les rythmes scolaires, pour ouvrir le débat.  Les réunions de concertation : le 31 mars à St Maurice Pellevoisin ; le 2 avril à Bois Blancs ; le 3 avril à Faubourg de Béthune ; le 6 avril à Lille-Centre ; le 7 avril à Lille-Sud ; le 9 avril dans le Vieux Lille ; le 14 avril à Wazemmes ; le 15 avril à Moulins. Les lieux n'ont pas encore été fixés.

S.M.

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