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Danse : A Roubaix et Lille, repérages flous


CULTURE - Le festival les Repérages, rencontres internationales de la jeune chorégraphie, a beaucoup d'intérêt pour les programmateurs. Pour le spectateur, ça reste à voir.

Créé en 1995, le festival les Repérages, rencontres internationales de la jeune chorégraphie, permet de suivre au plus près l’évolution de la danse contemporaine. Quinze structures partenaires de pays différents sélectionnent chacune un auteur. Pour cette nouvelle édition, le Centre de développement chorégraphique (CDC) de Roubaix profite de l’opération Lille 3000 et de sa thématique XXL en accueillant quatre compagnies d’Europe de l’Est.

La manifestation a sans doute beaucoup d’intérêt pour les programmateurs, toujours à la recherche du chorégraphe de demain. Pour les compagnies, quand elles ne sont pas tout à fait prêtes à affronter la scène, et pour le public, on est moins convaincu de la portée de ce festival déployé dans différentes structures de Lille et de Roubaix. Non qu’il ne faille pas être attentifs aux nouveaux essais - d’ailleurs le CDC l’est tout au long de sa saison -mais lors d’une soirée comme celle de lundi, on repart avec la sensation amère que tous ces efforts louables sont bien vains.

Dans Seuls, ensemble, Raphaël Hillebrand et Sébastien Ramirez, hip-hopeurs issus de la planète du chorégraphe allemand Storm, font preuve d’une belle qualité technique. Bien qu’un peu échevelé en s’engageant sur des pistes multiples, leur duo ne manque ni de charme, ni d’invention. Reste à construire le propos amorcé sur le double, le dédoublement et l’absence. Story of B du Coréen Namjin Kim se présente comme un conte de la vie ordinaire dans les grandes cités. La dureté des chutes, les élans avortés, l’impossibilité de se tenir debout, la violence du rapport à l’autre, notamment sexuel, sont au cœur de ce propos grave et uniformément grisâtre. A développer certainement. Quant à Cisnes negros, de la compagnie espagnole Cienfuegos, on ne trouve aucune justification à sa présence. Les danseurs sont approximatifs et les thèmes abordés donnent lieu à une galerie de portraits grossiers et kitsch. Jusqu’à une tragique mort de cygne durant laquelle il est difficile de retenir un fou rire.

Ce soir, la présence de Yuval Pick et les premières pièces de trois étudiants-chorégraphes du Centre méditerranéen de Tunis devraient nous ramener dans le vif du sujet.

Marie-Christine Vernay

Les Repérages, Centre de développement chorégraphique de Roubaix, jusqu’au 28 mars, Rens. : 03 20 20 70 30.