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«Darcos, tu l'as dans l'os»


ÉDUCATION - «Résistance, résistance.» Le mot d'ordre est repris en choeur, la manif' a une allure d'improvisation, un plateau de cantine a été réquisitionné pour devenir, scotché à un bout de bois, une pancarte anti-Darcos. Déguisements de père Noël, slogans à la rime riche, «Darcos, tu l'as dans l'os», les lycéens étaient un bon millier dans les rues lilloises. Un bon score pour une mobilisation qui espère survivre aux vacances.

Ils ont démarré leur défilé à deux pas de la mairie de Lille, mais sans l'ombre d'un élu socialiste, malgré l'appel de Martine Aubry. De toute façon, les lycéens s'en fichent un peu. Ce qui compte, c'est obtenir le retrait de la réforme. «Le report, ça ne suffit pas, c'est juste histoire que nous nous calmons tout de suite. Personnellement, je pense que le mouvement va se prolonger», annonce Antoine, du lycée Jean-Perrin, à Lambersart.

«Il faudrait continuer les manifs», enchérit Diane, du lycée Montebello, à Lille. Elle est moins partante pour les blocages des établissements : «On n'aurait pas dû en organiser tout de suite, on aurait dû attendre la rentrée de janvier. Là, ça faisait trop ceux qui ne veulent pas aller en cours, ça donnait une mauvaise image.» Le reproche a fait mal dans les rangs : un groupe de jeunes garçons, au look soigné et aux cheveux gélifiés, contre tout de suite l'éventuelle suspicion d'école buissonnière à bon compte : «Hé, on sait pourquoi on est là, on est contre la réforme, contre la dévalorisation de l'éducation !»
Dévalorisation, le mot revient souvent : Anna craint pour la réputation internationale du baccalauréat, qu'elle affirme excellente. Elle veut aussi garder au même niveau d'enseignement des matières comme la philosophie, qui dit-elle, risquent de faire les frais de la baisse du nombre de postes. «La réforme, elle est plus pour rentabiliser l'Education nationale que pour améliorer notre éducation», explique Anna. Mais pour continuer le combat après janvier, cela va être dur : il y a le bac au bout du semestre. Hugo Roussel, porte-parole du Comité unitaire de la jeunesse, promet des réunions dans tous les lycées, pour faire remonter des propositions au rectorat.

S.M.