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Lille veut se reposer le dimanche


SOCIÉTÉ - A Lille, l’ouverture le dimanche, ce n’est pas pour demain. Martine Aubry a déjà fait voter par son conseil municipal un non de principe. Sa majorité, patchwork PS, PC, Modem et Verts, l’a suivie comme un seul homme. «Ici, remarque, un peu amer, la tête de l’opposition UMP, Sébastien Huyghe, Martine Aubry

En effet, dans la mouture actuelle du projet de loi, l’autorisation du travail dominical sera soumise à l’acceptation des conseils municipaux, puis à avis consultatif de la communauté urbaine concernée. Aubry a les deux casquettes, maire de Lille et présidente de Lille-Métropole. «C’est une conception de la vie en société qui est en cause», indique Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la fédération socialiste du Nord et proche d’Aubry. «Pour beaucoup, le dimanche est consacré à la famille, aux loisirs, on fait un break.» Jacques Richir, élu Modem à Lille, tient la même ligne : «Il est bien qu’il y ait un jour dans la semaine qui ne soit pas consacré à la consommation.»

«Pouvoir d’achat». Sébastien Huyghe est un peu seul à trouver ce vote «fort de café, alors qu’il faut faire repartir la machine économique rapidement, et que nous vivons dans un environnement transfrontalier, où tous les magasins belges sont noirs de monde le dimanche. Sur les parkings à Courtrai, les plaques d’immatriculation sont françaises.» Tous les magasins ? Non, seulement ceux «vendant principalement des meubles et des articles de jardin», et cela depuis 1997. «Dans l’ameublement, il y a des prix plus intéressants en Belgique. Je ne crois pas que ce soit les magasins ouverts le dimanche qui attirent les gens, je crois que c’est surtout une question de pouvoir d’achat», rétorque Gilles Pargneaux.

Dérogations. De toute façon, depuis la loi sur la modernisation de l’économie et ses nouvelles dérogations, l’argument frontalier est largement tombé. «On a le droit d’ouvrir légalement nos magasins tous les dimanches, explique-t-on à Conforama. Nous ne le faisons que dans la région parisienne, à cause des spécificités de consommation dans cette zone.»

Dans la région lilloise, la chaîne est restée à ses dimanches habituels, les veilles de Noël, rien de plus. La contamination belge n’a pas eu lieu. «Il n’y a pas de pression des acteurs économiques pour la généralisation du travail dominical», confirme Dominique Plancke, élu Verts de la commission urbanisme commercial de la communauté urbaine de Lille. «Les coûts induits par un septième jour d’ouverture sont importants.» Et les recettes incertaines. Gilles Pargneaux conclut, tout sourire : «C’est un projet de loi plus dogmatique qu’efficace.»

Stéphanie Maurice

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