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Un détenu découvert pendu à la maison d'arrêt de Loos


SOCIÉTÉ - Actualisé à 14h. Un détenu âgé de 52 ans a été retrouvé pendu dans la nuit de mardi à mercredi à la maison d'arrêt de Loos, près de Lille, indiquent les pompiers. Un drame qui apparaît pour l'instant comme un suicide, et s'ajoute à la série de

Selon le procureur de la République, l'homme était détenu dans le service médico-psychologique (). Les secours sont intervenus dans la nuit, peu avant 2h du matin, indique l'AFP, mais «malgré les soins prodigués par le Smur et les sapeurs-pompiers, la personne est décédée», a précisé le Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours, confirmant une information de France Bleu Nord. Cette nouvelle affaire porte à 91 le nombre de suicides dans les prisons françaises depuis le début de l'année 2008. On ne sait pas encore ce qui a pu motiver ce qui ressemble fort à un suicide. Mais Laurent Scassellati, secrétaire général de l'Ufap-Unsa reconnaît qu'on va mal à la maison d'arrêt de Loos.

D'abord le manque de places : «La densité est de 165%, avec 724 détenus pour 438 places. On a plus de mal à trois détenus par cellule qu'à un». Loos n'est pas la pire des prisons en la matière : «A Béthune, on est à 260%, c'est énorme

Ensuite le manque de surveillants : «On est seul pour un étage. Qu'il y a 70, 90 ou 140 détenus par coursive, on est toujours seul». La difficulté de regrouper les gens par affinités. «On nous a imposé de séparer les prévenus des condamnés. On n'est pas contre, mais on ne nous donne pas les moyens». Les détenus sont des condamnés à des peines courtes, les prévenus sont désormais incarcérés à Sequedin. Il estime que de mettre ensemble des gens qui ont des affinités limiterait les conflits. «On a moins de latitude avec cette contrainte».

Et des missions en plus : «On nous impose de nouvelles tâches sans nouveaux moyens. Le 5 juin, l'administration pénitentiaire nous a demandé de multiplier les activités sportives le week-end, de multiplier les parloirs. On n'est pas contre, loin de là. Mais comment?» Il trouve que les décisions sont prises «dans l'urgence, sans réflexion. C'est le surveillant dans la coursive qui en fait les frais». Et le détenu. «Et le détenu. De toutes façons, si leurs conditions de détentions s'améliorent, nos conditions de travail aussi.»

Un surveillant peut-il prévenir le risque de suicide? «Quand on incarcère un "primaire" (un détenu en prison pour la première fois, ndlr), il y a une vigilance accrue. Il est mis en observation dans les quartiers arrivants, car on sait qu'il y a un risque. Mais c'est difficile de déceler des comportements suicidaires. Parfois les médecins nous disent qu'un détenu est «à surveiller», alors on suppose qu'il y a ce risque. Mais il est impossible de tout voir.»

H.S.

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