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Le squat des migrants de Calais évacué loin des regards


MIGRANTS - Calais, 14h30. Un des squats qui a accueilli jusqu'à 300 Erythréens candidats à l'asile en Grande Bretagne, est évacué en ce moment par la police. Elle bloque tous les accès au quartier, jusqu'à plusieurs centaines de mètres en amont, près de l'hôtel de ville. Les journalistes sur place ne peuvent y accéder. «Il y a des gendarmes dans toutes les rues», raconte vers 15h une riveraine qui voit la scène de chez elle.

Elle continue : «Hier, il y avait deux hommes assis devant ma fenêtre. Ils n'avaient rien fait, ils ont été embarqués. Je les vois souvent courir, se cacher derrière les arbres».

17h. Jean-Claude Lenoir, bénévole de l'association Salam, un des piliers des assos humanitaires qui viennent en aide aux migrants, est en colère : «Deux gosses qui passaient par là nous ont dit qu'ils ont vu des migrants malmenés. On n'en sait rien, on ne nous a pas laissé voir. Les policiers ont barré tout le quartier jusqu'au boulevard, interdit l'accès à la presse et aux assos. C'est quoi ce pays où ces dangereux terroristes des médias n'ont pas le droit de regarder ce qui se passe?». Il a vu six fourgons pleins de migrants partir. Vers où? «lls leur ont proposé d'aller à l'hôtel, nous ont dit des migrants. Ça veut dire un centre d'hébergement. Mais au bout de deux jours, ils seront de nouveau à la rue».

17h30. Gérard Gavory, sous-préfet de Calais, est sur place. Pourquoi avoir fermé l'accès du quartier aux journalistes ? «Pour une opération comme ça, on n'invite pas la presse». Il indique que ce sont les deux propriétaires, le dentellier Noyon, et L'office public d'habitat qui ont demandé l'expulsion au juge. Une ordonnance réclamait le concours de la force publique, «en raison d'un risque grave pour les occupants. Les conditions de salubrité étaient dégradées, il y avait un risque d'incendie, et d'effondrement des planchers». Selon la Sous-préfecture, il n'y a pas eu d'incident, ni d'interpellation ; 124 personnes sur environ 200 ont accepté les propositions d'hébergement en CHRS, «dont 24 femmes et 10 enfants». Selon les humanitaires, quelque 615 repas ont été distribués aux migrants ce midi.

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