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«Tout à l'heure, nous avons déjeuné tous ensemble»


SOCIALISTES - Fait frais. «Moins de monde cette année...», soupire une militante. A Lomme, près de Lille, l'université de rentrée des socialistes, s'annonçait crispée, samedi, après le coup de sang de Mauroy post-déjeuner Aubry-Fabius à la Rochelle fin août. Ça s'est rafraîchi avec l'interview de Hollande dans la Voix du Nord du matin. Sans «[s'] exprimer pour un candidat», le futur ex-premier secrétaire lance à propos d'Aubry : «ce qu'elle a fait depuis 2002 devrait plutôt la conduire à être

14h. Le premier secrétaire est retenu à la fête de l'Huma, on l'attend pour la fin de journée. En attendant, on est sur les terres aubristes du député-maire Yves Durand. «Martine! Martine!» scandent une poignée de jeunes à l'entrée de la salle. A l'intérieur, Yves Durand ironise :  «J'ai une information. Tout à l'heure, nous avons déjeuné tous ensemble». «Nous», ce sont, entre autres, les têtes d'affiche des fédés du Nord et du Pas-de-Calais, Aubry, Mauroy. Le déjeûner, c'est l'allusion à Fabius. Quelques jours plus tôt, Durand assurait qu'il y avait «22 personnes» à ce déjeuner de La Rochelle. Histoire de convaincre qu'il ne s'agissait pas d'un tête à tête avec Fabius, mais d'un appel à rassembler large... A la tribune, Martine Aubry, aux côtés de syndicalistes, intarissable sur «la question sociale», et les parcours professionnels «sécurisés». Ne lâche rien sur les petites tempêtes du moment.

18h30. Voilà Hollande, brouhaha, caméras.  Elle claque une bise au premier secrétaire. A la tribune, Hollande évoque son départ, fait rire l'assemblée, sur Sarkozy : «Des gens, âgés souvent, me disent : "Quand est-ce que vous nous en débarassez? On en peut plus, vous savez, celui qui est à la télé". Il avait promis 25% d'augmentation sur les pensions. Résultat, 0,8%. Même ceux qui avaient des difficultés auditives, ils avaient compris». Sur sa fonction de premier secrétaire : «Elle est épuisante, je le dis à ceux qui seraient tentés». Rien sur un éventuel favori, dauphin ou dauphine. Il s'en va. La salle se vide. Daniel Percheron, président de Région, et figure de la puissante fédé du Pas-de-Calais, s'approche. Echange ferme au milieu d'une grappe de militants et de photographes. Hollande repart, sourit, tend un index vers Percheron : «Mais tu me suis, hein Daniel? Tu es avec moi...». Fin. Que ce sont-ils dit? Percheron, en apparté : «Que dirait-on d'un maire qui partirait sans désigner de successeur, et laisserait ses adjoints se battre entre eux? Un premier secrétaire ne doit pas transformer son départ en agonie du parti».

Haydée Sabéran

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