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Paulo Anarkao, docu-trash à Groland


CINEMA- Paulo Anarkao ? Le politiquement correct, il lui balance un tel chapelet de gros mots que rigoureusement ma mère m'interdit de les répéter ici. Le film de Gérald Touillon qui lui tire son portrait, appelé en toute simplicité Paulo Anarkao, a été sélectionné pour le qui se tient ce week-end au Quend (Somme). Il a déjà reçu le Brutal d'or au festival du Cinéma brut. On peut le visionner , déjà 52 000 clics, et le .

Gérald Touillon est un natif de la région, bien connu pour sa participation au collectif lillois Trash et tradition, et pour son réel talent d'animation des soirées, un Monsieur Loyal hors-pair, humour façon dragueur pitoyable. La rencontre s'est passée sur la terrasse de la Contrebasse, bar de Wazemmes, à Lille, pendant un orage.

Comment est née cette belle aventure cinématographique ?

Le film a été tourné en janvier 2007 sur dix jours, en caméra DV. Une haut de gamme grand public, qui a une image assez correcte. J'ai pris celle-là parce que je l'avais. Je me suis réveillé un matin avec l'idée d'aller filmer mon père, qui est un personnage. Paulo, c'est une espèce de BD vivante. Alors, je l'ai appelé, je lui ai demandé, "en janvier, t'as du temps ?" - Parce qu'il est quand même très pris, il joue dans plusieurs compagnies de théâtre de rue, il est souvent sur les routes. Là, il était dispo, et d'accord sur le fait que j'aille le filmer chez lui dans son quotidien. Il a un quotidien un peu bizarre.

Comment définiriez-vous votre film ?

Heeuueuu [une jeune demoiselle passe en vélo, en jupe légère collée au corps par la pluie d'orage. Il est déconcentré]. Qu'est-ce que t'as dit ? [Je répète la question] S'il faut le mettre dans une case, j'appelerai ça un docu-fiction.

Un docu-fiction ? Comment ça ?

Regarde la scène où il fait tourner sa mobylette à vide, pour emm... les écolos, c'est Paulo qui fait un sketch provoc'. Il y a des gens qui se sont indignés de cette scène, certains l'ont pris pour argent comptant, alors que Paulo est un écologiste primaire, il récupère l'eau de pluie pour ses chiottes. Et puis, il était important aussi de montrer que quand on ne peut pas atteindre un absolu, on réagit par quelque chose de destructeur. Paulo est quelqu'un qui bidouille comme il peut avec ses convictions.

Ce genre d'épisode ferait partie d'une fiction ?

Un film, c'est un truc clair, c'est un acteur qui va jouer un rôle, il peut jouer un rôle de gros con, ça ne va pas le déranger. Quand tu fais un documentaire, la personne que tu filmes peut essayer de donner une image d'elle flatteuse, la vanité peut intervenir. Des fois, j'ai eu l'impression que Paulo me faisait un montage avec ses complices, qu'ils s'étaient mis d'accord pour faire croire ce qu'ils avaient envie... De toute façon, Paulo, c'est un personnage... Je t'ai dit docu-fiction, parce que tu m'as demandé de mettre le film dans une case. Pour moi, j'ai fait un film sur mon père, et c'est tout.

Quelle est votre scène préférée ?

Je n'aime pas cette idée de hiérarchiser, mais ça me fait bien rire, quand il parle des contes de Perrault, et qu'il dit "ces idées de prince charmant, ça nous a tous foutu dans la merde !"

Et, au fait, que pense-t-il de votre film ?

On peut , il l'a mise en ligne. Il trouve que ça donne une mauvaise image de lui.



envoyé par ">La scène de la mobylette

Propos recueillis par Stéphanie Maurice