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«Il y avait un toit, là, ou pas?»


SOCIÉTÉ - Elles compatissent, serrent des mains, sourient, remercient. Promenade au pas de course derrière les ministres Christine Boutin et Valérie Létard, au milieu des ruines d'Hautmont, Maubeuge, Boussière-sur-Sambre et Neuf-Mesnil, quatre jours après la tornade qui a soufflé 250 maisons. Les ministres annoncent trois millions pour le logement provisoire en mobil-home, des possibilités de remises d'impôt gracieuses pour les sinistrés,  François Fillon envoie l'armée pour déblayer, et Christine Lagarde nomme un «Monsieur Assurances» chargé d'aider les sinistrés. SOCIÉTÉ - Elles compatissent, serrent des mains, sourient, remercient. Promenade au pas de course derrière les ministres Christine Boutin et Valérie Létard, au milieu des ruines d'Hautmont, Maubeuge, Boussière-sur-Sambre et Neuf-Mesnil, quatre jours après la tornade qui a soufflé 250 maisons. Les ministres annoncent trois millions pour le logement provisoire en mobil-home, des possibilités de remises d'impôt gracieuses pour les sinistrés,  François Fillon envoie l'armée pour déblayer, et Christine Lagarde nomme un «Monsieur Assurances»

Maubeuge, quartier Montplaisir. Elles regardent la maison de Céline, au toit arraché, où Christine Boutin et Valérie Létard, entourées de leur staff en cravate viennent d'entrer visiter les décombres. Elles racontent, entre elles. «Mes deux congélateurs, remplis de viande, j'ai tout perdu. Je suis née après la guerre, je l'ai pas connue, mais je me dis que ça devait être un peu pareil». La deuxième : «Tout ce qu'on demande, c'est qu'on nous facilite les démarches avec les assurances». La troisième : «C'est qui alors? Bouteau, Bouton?» La deuxième : «Boutin». «Ah... Et la blonde, là-bas?». C'est Valérie Létard.

Dans les rues, un va et vient de camions qui transportent des branches d'arbre. Des gens en uniforme de la protection civile, de la Croix-Rouge, des CRS contrôlent les entrées de quartier. Christine Boutin, ministre du Logement, promet tout de suite 3 millions d'euros pour répondre à l'urgence, en mobil-homes qu'on pourra installer au bout de son jardin. A l'hôpital-maison de retraite, toits éventrés, deuxième étage bâché, vitres éclatées, gravats dans un coin. «Il a fallu reloger une quarantaine de patients. Le personnel de nuit a été extraordinaire» insiste, en blouse blanche, Anne Remiens, chef de service en gériatrie. Valérie Létard assure le maintien des crédits par l'Assurance maladie, pour que l'argent des travaux n'affecte pas le fonctionnement.

Mairie d'Hautmont. Dans le hall, le maire, Joël Wilmotte, montre aux ministres la photo aérienne du secteur, avant la tornade. Au sous-sol, ça sent le café. Des bénévoles trient les poupées, les habits, les meubles. «On ne manque ni d'habits, ni de nourriture. Ce qui manque, c'est de l'électroménager, des meubles. Quand les gens auront un toit, il faudra remplir les maisons, tout a été écrasé», dit le maire. Christine Boutin dit que la nature, par moments, «devient folle». Pour les sinistrés, elle promet un «Monsieur Assurance», qui aura la «tâche capitale de suivre chaque dossier». Pour reloger les gens, elle promet de s'adapter à la demande. Si les maires demandent des mobil-homes, il y en aura, «les appels d'offre ont été lancés». S'ils réclament l'armée pour déblayer, «l'armée viendra» (voir ci-dessous, ndlr). Elle promet aussi des lieux de stockage pour éviter les vols. Enfin, puisque les feuilles d'impôt sont parties, une «demande de remise gracieuse» est possible, il faut s'adresser à son maire.

Rue du Vélodrome, la plus touchée du secteur, comme bombardée.  Saïd Lalami, enseignant, attend les ministres devant la maison de sa mère. Une maison blanche décapitée, net. Christine Boutin interloquée : «Il y avait un toit, là, ou pas?» Dans la maison qui contenait quelques jours avant la tornade encore 14 enfants en vacances, la dame a été projetée contre le mur, et elle a rampé jusqu'à la cave pour se protéger. Son fils Mohamed : «On l'a amenée ici pour lui montrer une dernière fois la maison avant de la raser, elle s'est effondrée. Il faut comprendre ses larmes, mon père est mort de la silicose, il avait construit la maison de ses mains».

Haydée Sabéran

FILLON ENVOIE L'ARMÉE - Avec AFP - François Fillon a demandé  à son ministre de la Défense, Hervé Morin, d'envoyer «des moyens militaires matériels et humains», «sans délai, sur place pour participer aux opérations de remise en état à la suite de la tornade survenue dans la nuit de dimanche à lundi dernier. (...) Une équipe d’experts sera dépêchée sur place" dès vendredi après-midi par le ministère de la Défense» pour évaluer l’ampleur des besoins et la nature des moyens à engager, en liaison avec les autorités locales», selon un communiqué de Matignon.

Photo Aimée Thirion