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Six mois de sursis pour l'extrémiste flamand


JUSTICE- Avec AFP- Le tribunal correctionnel de Dunkerque a condamné aujourd'hui jeudi à six mois de prison avec sursis un nationaliste flamand qui avait menacé le principal d'un collège parce que l'établissement Michel-de-Swaen, du nom d'un poète flamand, doit être rebaptisé Lucie-Aubrac. La condamnation, conforme aux réquisitions du parquet, a été assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans interdisant à Guy-Maurice Triquet, un architecte retraité de 69 ans, d'approcher le collège dunkerquois et le principal, Etienne Galand. "Ce n'est pas le procès de la Flandre, ni de ses défenseurs, mais le procès de la haine et de l'appel au meurtre", a lancé le procureur dans son réquisitoire.

Qualifiant le prévenu de "converti tardif, et pas naturel" à la cause flamande, il a rappelé qu'il était né à Saint-Denis et n'était arrivé à Dunkerque qu'en 1979, à 40 ans passés. "C'est bien connu: quand on n'est pas issue d'une communauté, on veut donner des gages, et on est plus vindicatif", a-t-il dit, soulignant que M. Triquet n'avait pas été en mesure de fournir la liste des adhérents du Mouvement flamand, qu'il dit présider. "Il est seul, il ne représente que lui-même", a affirmé l'accusation. "J'assume ce que j'ai écrit (...). Ces propos ne sont pas les miens par habitude, mais les seuls capables d'ouvrir le débat pour la protection de la culture flamande", s'est expliqué M. Triquet. Son avocat avait demandé au tribunal une "décision d'apaisement qui permette de faire comprendre à la Flandre qu'elle est prise en considération". M. Triquet, qui est arrivé à l'audience en tee-shirt imprimé aux couleurs de la Flandre, a également été condamné à verser 500 euros à la victime et un euro au Syndicat national des personnels de direction de l'Education national (SNPDEN), qui s'était constitué partie civile. Il a par ailleurs écopé d'une amende de 300 euros pour outrages. Il encourait 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende pour "actes d'intimidation sur une personne chargée de mission de services public". Dans plusieurs courriers envoyés entre décembre 2007 et mai 2008 au principal du collège Michel de Swaen, un poète flamand de langue néerlandaise (1654-1707), l'homme estimait que le principal devait "recevoir une râclée" et "un coup de pied dans la gueule". Citant l'assassinat du préfet Erignac en Corse, il y affirmait également que ses propres "amis flamands" lui reprochaient d'être "trop modéré" et étaient d'avis "qu'il faut tuer M... pour faire un exemple".

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