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«Je suis un socialiste, pas un libéral»


POLITIQUE - Sébastien, Vivian, Jean-Luc sont nordistes et militants socialistes. Ils réagissent à un mot, cher à Bertrand Delanoë : .

«Libéral» ? Vivian, 30 ans, fonctionnaire territorial à Hellemmes, près de Lille, n’est «pas un grand fan du mot», même si «l’économie de marché, on la prend en compte, c’est une réalité». Il n’a pas encore lu le livre de Bertrand Delanoë, mais ce qu’il a lu sur ce mot le rend «réticent». Il préférerait que Delanoë insiste sur tout le reste, «le retour des valeurs de gauche, les avancées sociales. Ici, on régresse. On casse le service public, l’éducation retourne en arrière. Qu’est-ce qu’on met en place pour amortir les effets néfastes de l’économie de marché ? Je suis un socialiste, pas un libéral».

Jean-Luc, 53 ans, technicien de maintenance à Lille, ancien salarié licencié d’Alstom, lui, a la colère sourde dans la voix : «C’est ce genre de paroles qui me donne envie de quitter le parti après le congrès. Avec ce genre d’attitudes, Nicolas on l’a pas pour quatre ans encore, mais pour neuf. Si ça continue, je partirai chez Besancenot, ou je ferai partie des abstentionnistes». Delanoë ? «Il faudrait qu’il sorte de son hôtel de ville. Qu’il aille voir les jeunes qui n’ont pas de métier, qu’il devienne smicard pour voir ce que c’est», souffle l’ouvrier. Le libéralisme, Jean-Luc est quand même prêt à faire avec, «mais pas sauvage». Il n’en veut pas spécialement à Bertrand Delanoë, mais à tous ceux qu’il appelle «les leaders, qui se foutent de la base, sauf le jour où elle paie sa cotisation». La seule qui trouve grâce à ses yeux, c’est Martine Aubry : «Je la considère encore comme une personne de gauche. Aubry premier secrétaire, ça me ferait rester. Le genre qui retrousse ses manches.»

Sébastien, 32 ans, fonctionnaire territorial à Lille, assure, lui, que ça ne le dérange pas d’entendre le mot «libéral». Mais il préférerait qu’on parle de «pouvoir d’achat, des retraites, des chômeurs et des Rmistes qui ne peuvent plus vivre, des salariés qui ont pris 50 euros par semaine dans la vue sur les courses de la semaine. De ce gouvernement qui est en train de bousiller nos acquis sociaux.» Ce qui le choque, c’est que le débat passe par un livre, et pas par le dialogue avec les militants. «On n’en a pas entendu parler dans les sections. Je me méfie des démarches individuelles.»

Recueilli par H.S.

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