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Lille Métropole : Aubry élue, Daubresse en Cyrano


POLITIQUE - Une majorité large, 134 voix -des communistes au Modem-, pour Martine Aubry. La maire de Lille a été élue ce matin présidente de la communauté urbaine. En face, une petite opposition -32 voix- menée par Marc-Philippe Daubresse. Le maire UMP de Lambersart, ancien ministre du Logement de Raffarin, a promis que cette opposition n'aurait pas «un aspect destructeur», et a rendu, comme à son habitude, un hommage à celui qui a dirigé la métropole pendant 19 ans, Pierre Mauroy.

A l'époque Mauroy, le consensus était plus large encore. Sans majorité claire à gauche, l'ancien président gouvernait y compris avec la droite. On disait Martine Aubry trop cassante pour y parvenir. Elle a fait autrement. Autour d'un projet écrit, elle a attiré ceux que Marc-Philippe Daubresse comptait convaincre, son ancienne famille centriste du temps où il était UDF, et le groupe des petites communes, Métropole Passion Commune, dirigée par Henri Segard. Le MPC a voté Aubry, et entre dans un «partenariat constructif» en préservant son «indépendance».

L'ancien ministre du Logement comptait sur l'image de Martine Aubry pour jouer les rassembleurs, y compris sur quelques franges à gauche. Pari perdu, signe que cette image est en train de changer. Probable qu'il a aussi payé quelques vieilles rancunes, son vote pour Mauroy contre Segard à la communauté urbaine en 2001, et son duel contre son ancien ami Olivier Henno, maire Modem de Saint-André, lors de la législative partielle de 2005. Enfin, le même Henno ne lui pardonne pas de s'être dit proche des valeurs de Christian Vanneste, député de droite condamné pour homophobie, et candidat malheureux à la mairie de Tourcoing, indispensable au candidat UMP pour gagner Lille Métropole, si Tourcoing avait basculé à droite.

Le candidat UMP a maintenu sa candidature à la présidence de Lille Métropole, même s'il se savait battu. «C'est bien plus beau lorsque c'est inutile» a-t-il assuré, citant la tirade de la mort de Cyrano de Bergerac. Citant à nouveau Cyrano et la fameuse tirade du «Non, merci» dans laquelle le héros de Rostand raconte qu'il ne veut être l'obligé de personne, Marc-Philippe Daubresse a lancé : «dédaignant d'être le lierre parasite, lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul, ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul». Après son élection, Martine Aubry a rendu à son tour hommage à Pierre Mauroy. Puis elle a planté un charme.

H.S.