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Piquet levé, accord signé, intersyndicale divisée


LA REDOUTE - Quarante-cinq euros de salaire en plus, 50 intérimaires embauchés. Trois syndicats -Sud, la CFDT et la CFTC, contre l'avis de la CGT, FO, et Upar- ont signé un accord de fin de conflit. L'assemblée générale du matin a quand même reconduit la grève à la Martinoire, site industriel de La Redoute, à Wattrelos. Le piquet de grève devant l'usine a été levé vers 13h, la tente blanche pliée après la décision du tribunal qui menaçait les bloqueurs sous astreinte de 150 euros et par personne. Colère chez les grévistes qui pensent que l'augmentation est trop faible. La plupart des gens ont repris le travail. Rendez-vous demain, 9h30, sans trop d'illusions du côté des derniers grévistes,

Sous la tonnelle blanche, les salariées, surtout des femmes. Certaines ont passé plusieurs nuits sur le piquet de grève. «On s'est entraînées à être SDF», sourit une ouvrière ramasseuse. La plupart des bloqueurs sont en colère contre les délégués syndicaux qui appellent à signer la fin du conflit. Hier soir, à 20h, quelques heures après la ,la direction appelé l'intersyndicale, et le médiateur de la Direction du travail pour proposer 50 euros nets mensuels pour les bas salaires à partir du smic, 45 pour les salaires intermédiaires, et 40 pour les plus élevés -autour de 1500 euros nets-. Enfin l'embauche de 50 intérimaires. Un tiers, en salaire, de ce que demandait l'intersyndicale, et en embauches d'intérimaires, six fois moins. La réunion s'est terminée à 2h du matin. Aujourd'hui, ils étaient entre 300 et 400 à l'AG du matin, avant l'accord, et une trentaine à l'AG de l'après-midi.

«C'est la première fois que la mobilisation rapporte dans l'histoire de la Redoute», tente de plaider dans le mégaphone Emmanuel Depierre, de Sud, qui appelle à signer, le matin. Une voix le coupe : «Reprends le boulot, va!» Le délégué Sud parle d'un «effort» sur les «14% de smicards». Il pense que le piquet de grève était une pression énorme sur la direction et qu'avec la décision du tribunal, c'est une arme en moins. «On ne gagnera rien de plus. On n'a pas les effectifs suffisants. On a pris nos responsabilités». Le délégué CGT, lui, pense qu'il faut continuer, «sans piquet de grève. Il faut élargir le conflit aux autres entreprises». Les 50 euros pour les plus bas salaires, il pense que ça ne suffit pas : «D'abord, il y a 7 euros de mutuelle dedans. Ensuite, avec cette augmentation, les bas salaires seront à 60 euros au dessus du smic, mais avec la revalorisation du smic au 1er mai, puis au 1er juillet, on ne sera plus qu'à 11 euros au dessus.» Les camions verts 24 heures chrono entrent et sortent, sous les sifflets des grévistes. Les livraisons aux clients redémarrent. , se dit «déçue, mais déterminée. Je me serai pas investie pour rien». Elle a repris le travail vers 15h15, «en attendant l'AG de demain».
H.S.