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A Lille, «nous sommes à Alésia», selon Huyghe


MUNICIPALES- Sébastien Huyghe, le candidat UMP à Lille, ira seul au charbon pour affronter Martine Aubry à Lille. Il a réuni 21,64% des voix, contre 46,02% pour sa rivale, qui s'unit de surcroît avec les Verts (11,58%) et le Modem (7,79%). Sur le marché de Wazemmes, quelques encouragements fusent : «Débarrassez-nous de Quiquet». «Oui, mais ils sont tous ensemble, maintenant», rétorque-t-il à la dame qui le sollicite ainsi, au sortir du café de la Paix.
Sébastien Huyghe, comment analysez-vous le soutien de Jacques Richir (Modem) à Martine Aubry ?
«C'est la grande braderie des convictions. Jacques Richir, pendant six ans, a critiqué Martine Aubry, la dame des 35 heures, il a même appelé au réarmement idéologique. Désormais, il dépose les armes, nous sommes à Alésia.

Jacques Richir évoque pourtant de nombreux points de convergence avec Martine Aubry. En quoi renie-t-il ses convictions, pour vous ?
Il est censé représenter un électorat démocrate-chrétien, et il va rejoindre celle qui étrangle l'enseignement catholique. La loi oblige la mairie à donner un forfait par élève qui doit être le même dans l'enseignement privé et public, pour les équipements pédagogiques. La ville de Lille ne respecte pas la loi, au point que le tribunal administratif a été saisi par les établissements privés. L'électorat de M. Richir, très attaché à cette équité et à la liberté de choix de l'école, ne va pas s'y retrouver.
J'ai appelé M. Richir lundi dernier, il m'a dit qu'il me rappelait, j'attends toujours. Il aurait pu me dire qu'il avait fait un autre choix. Il est déjà dans la stratégie du mépris, celle de Martine Aubry, qui refuse de débattre avec moi, qui prive les Lillois de ce débat.

Que pensez-vous des résultats du premier tour ?
Martine Aubry a fait un gros score en valeur absolue, mais regardez ce qui se passe dans les autres villes. Tous ses collègues sont réélus au premier tour, tous les bons maires ont été réélus au premier tour. Puis, il y a un super taux d'abstention. Ce n'est pas un chèque en blanc signé à Martine Aubry. Beaucoup n'ont pas été voté parce qu'ils ne veulent plus d'elle. Ils n'ont pas voté pour moi, parce qu'ils ne me connaissent pas.

Ce qui veut dire que vous comptez persister dans votre engagement politique à Lille ?
J'ai 38 ans, ce qui me laisse tout l'avenir devant moi pour conquérir la ville. Si les gens en ont marre du système Aubry, ils peuvent se rebeller dans les urnes. Si ce n'est pas le cas, pendant six ans, on travaillera pour leur dire qu'ils ont cette possibilité de rébellion. De toute façon, j'ai pris le risque du challenge, j'aurais pu rester tranquillement dans mon siège de député, mais je ne tiens pas à protéger à tout prix mon pré carré. Pour moi, la politique n'est pas un métier.

Que voulez-vous dire par là ?
Le jour où les électeurs font un autre choix que moi, je retourne à ma profession de notaire. Je ne suis pas d'accord avec le fait des apparatchiks, qui dépendent totalement de leur mandat pour vivre. Il faut avoir une profession, un autre moyen de subsistance, sinon, on ouvre la porte à la possibilité de toutes les compromissions pour conserver son siège.»

Propos recueillis par Stéphanie Maurice