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Ceti «en panne», c'est une blague pré-électorale?


TEXTILE - ACTUALISÉ LE 16/2 «A ma connaissance, rien de fâcheux n'est arrivé». C'est André Beirnaert, président du Pôle de compétitivité textile et président de l'Union des industries textiles du Nord qui parle. En question : la subvention de 2 à 5 millions d'euros de l'Etat pour le futur Centre européen des textiles innovants (Ceti), le futur méga-centre de recherche du textile présenté comme unique au monde, sur la zone de l'Union de Roubaix-Tourcoing. La subvention, accusent des élus socialistes, serait «en panne».

Les élus, Martine Aubry, maire de Lille, Jean-Pierre Balduyck, maire de Tourcoing, René Vandierendonck, maire de Roubaix et Dominique Baert, maire de Wattrelos, ont écrit hier à Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé des entreprises. «L’Etat fuit ses responsabilités et ne respecte pas ses engagements» s'énervent les maires socialistes dans un communiqué au parfum d'élections municipales. «Les crédits promis pour permettre le lancement du chantier restent étrangement bloqués». Il faut dire qu'il y a enjeu. Le Ceti, ce sont des textiles innovants dans la santé, l'aéronautique, le bâtiment. De futurs marchés industriels, donc de l'emploi.

Mais le Ceti, c'est aussi Tourcoing, et Tourcoing c'est la candidature de Christian Vanneste, le député soutenu par l'UMP qui menace l'équilibre de la Communauté urbaine convoitée par Martine Aubry. «Le versement des sommes promises ne nous est pas même confirmé, au motif d’une prétendue incompatibilité avec les aides européennes! De qui se moque-t-on ? (...) Le CETI ne peut plus attendre!» lancent les élus qui réclament au ministre son «intervention rapide»

La bête pèse quelque 40 millions d'euros, et est subventionnée pour moitié par des fonds publics. «Voilà pourquoi il y a une prudence raisonnablement nécessaire», plaide André Beirnaert. «Les services de l'Etat évaluent la situation pour savoir s'il faut ou non notifier Bruxelles du dossier». En gros, une prudence en amont, pour éviter d'être retoqué par Bruxelles plus tard. «La part de l'Etat n'est pas remise en cause. Le Ceti n'est pas en panne. On n'a pas perdu une minute, sur rien».

Hervé Novelli a  fait savoir, dans un communiqué parvenu à La Voix du Nord vendredi, que le Ceti serait lancé «conformément au calendrier prévisionnel».

H.S.