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«Monsieur le président, je vous fais une lettre...»


POLITIQUE - Une lettre chacun, ça fait six bafouilles au petit Nicolas. De passage à Lille, le président n'aura pas le temps de les voir, alors Aubry, Mauroy, Delebarre et les autres lui écrivent. Lettres qu'on pourrait résumer par... Et mon stade? Et le TGV? Et nos RMistes? Nos vieux? Nos pauvres? Nos malades de l'amiante? Nos écoles? Nos migrants d'après-Sangatte? Les heures sup' de nos infirmières? Nos policiers? Et vos cadeaux fiscaux? Plus, une pique de Martine Aubry

Ils sont sombres. Juste l'écharpe fleurie de Martine Aubry pour la couleur. Présidents de région et de départements pauvres, maires de villes pas très riches, tous socialistes. Voilà Daniel Percheron, président de Région, Pierre Mauroy,  de la Communauté urbaine de Lille, Martine Aubry, maire de Lille, Michel Delebarre, pour Dunkerque, Dominique Dupilet, président du Conseil général du Pas-de-Calais, et Bernard Derosier, du Nord. Derrière eux, graves aussi, socialistes aussi, quelques députés, Bernard Roman, Christian Bataille. Non, pas Jack Lang.

«Enfant de Neuilly». Ce qu'ils veulent? Ils répètent : «l'équité», «la justice», «la République», «l'Etat». Celui qui redistribue l'argent des riches pour s'occuper des pauvres. Dupilet : «Pendant la campagne, Nicolas a répété plusieurs fois qu'il valait mieux être un enfant de Neuilly qu'un fils de chômeur du Pas-de-Calais. Quand je l'ai vu, il m'a dit : "j'inventerai la discrimination positive en faveur du développement du Pas de Calais". Jusqu'à maintenant, je n'ai rien vu». Derosier, pour le Nord, indique que l'Etat doit au contribuable nordiste «289 millions d'euros au titre de la solidarité nationale».

«Monsieur le président, je vous fais une lettre...» dit Delebarre. Il voudrait un scanner pour les malades de l'amiante, anciens dockers ou anciens métallos du Dunkerquois. Et puis un chèque d'un million d'euros, «promis en 2005 par l'Etat», pour les wateringues, qui empêchent la campagne flamande d'être envahie par les eaux, aussi de l'argent pour le port. Et ne veut pas «prendre en charge» les centaines de migrants de l'ex-Sangatte «en déshérence aux abords de nos villes».

«Epave fiscale». Mauroy, lui, a «un petit problème particulier». Son cher, très cher, futur stade. «Pour tout dire, il nous faut un peu d'argent, et je trouverais légitime que l'Etat intervienne».  De l'argent? L'ancien Premier ministre écarte des bras d'albatros : «Nous avions une taxe professionnelle. Elle a été plafonnée (par l'actuelle majorité, ndlr). C'est devenu une sorte d'épave fiscale.»

Percheron veut que les TGV entre Paris et Londres s'arrêtent un peu plus à Lille et Calais, et le retour de l'argent de l'Etat pour la santé des nordistes, les 30 millions par an supprimés par Raffarin.

«Monsieur Kadhafi». Aubry rappelle que l'académie de Lille a perdu 700 enseignants,  et fait un parallèle avec «les 15 milliards de baisse d'impôt» des plus fortunés. Elle assure que le ministère de l'Intérieur lui a confirmé qu'il «manque 400 policiers à Lille». Elle ajoute qu'elle n'a «pas digéré Monsieur Kadhafi», et que «Carla Bruni n'a pas effacé» la visite du président Lybien.

Le pouvoir d'achat? «Les classes populaires sont oubliées au profit du monde de l'argent». Les 35 heures? «Ça fait sept ans qu'on nous annonce la fin des 35 heures, que tout est la faute des 35 heures, la plaisanterie a assez duré». Sarkozy? «Bientôt, il va nous dire que quand il pleut, c'est la faute des 35 heures. Le seul truc qu'il nous a pas fait, c'est que Cécilia l'avait quitté à cause des 35 heures».

H.S.

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