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«Ça fait quoi deux Valenciennois au conseil des ministres?»


MUNICIPALES - Ils sont là, entre café et croissants au Grand Hôtel de Valenciennes. Valérie Létard, 45 ans, ministre, frange juvénile, teint hâlé. Dominique Riquet, 61 ans, maire, col roulé bordeaux, moustache blanche, voix de basse. Pour annoncer qu'elle est numéro deux de la liste de droite à Valenciennes, et lui, maire, candidat à sa propre succession. Jean-Louis Borloo sera «dans la première moitié de liste» assure le maire. Malgré la présence de deux ministres sur sa liste, Riquet précise : «C'est moi le patron».

Et quand un journaliste lui demande ce que ça fait d'avoir deux ministres sur sa liste, cas unique en France, il répond : «C'est moi qui devrais dire à Sarkozy : "Ça vous fait quoi, deux Valenciennois au conseil des ministres?"». La liste, «renouvellée à 30 à 40%» sera établie «dans une paire de semaines», précise le maire, en discussion avec les deux ministres.

Le «patron» jusqu'à quand? Jean-Louis Borloo, maire de Valenciennes entre 1989 et 2002, avant que Dominique Riquet, son premier adjoint, prenne la suite, n'a plus d'ambition «opérationnelle» à Valenciennes : «Il est ministre d'Etat, on va pas lui demander d'être présent tout le temps», dit Dominique Riquet. Ce n'est pas le cas de Valérie Létard, ancien pilier du Modem, passée au Nouveau centre, et plutôt cumularde («organisée», précise-t-elle), puisqu'elle est conseillère régionale Nord-Pas-de-Calais en plus d'être ministre.

A Valenciennes, elle a  l'ambition d'être première adjointe. Et quand elle ne sera plus ministre, c'est elle qui sera maire? Réponse du maire : «Je ne sais pas si les postes gouvernementaux durent six ans». Valérie Létard sourit. Dominique Riquet continue : «Je ne vais pas arrêter de faire maire dans six mois ou un an. On aura l'occasion de voir ce qui est mieux pour la ville. Je ne m'engage pas pour partir par la porte de service au bout de six mois». Valérie Létard sourit encore.

Valérie Létard est ancienne assistante sociale, elle est aussi la fille de Francis Decourrière, président du club de football de Valenciennes, actuellement quatrième au classement de Ligue 1. Elle assure avoir l'ambition de «passer [sa] vie à Valenciennes». Dominique Riquet est chirurgien urologue, et continue à exercer. Il voit «20 à 25 patients par jour».

Haydée Sabéran