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«J'ai résisté à Mitterrand, je peux résister à Dalongeville»


POLITIQUE - La gauche a-t-elle cessé de s'entre-déchirer à Hénin-Beaumont? Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre du logement, désignée par le PS «première des socialistes» vient de trouver un accord avec les communistes. Sa seule chance de battre le FN. Elle a réussi à convaincre le PC de faire liste commune avec le maire actuel, l'apparenté socialiste Gérard Dalongeville, décrié. Responsable, entre autres d'une vertigineuse hausse d'impôts après avoir été épinglé par la cour régionale des comptes pour une gestion dispendieuse. L'idée : éviter que l'ancien maire lance une liste séparée qui ouvrirait un boulevard au tandem frontiste Steeve Briois-Marine Le Pen, en campagne depuis lontemps. L'ancienne ministre pense avoir trouvé la solution en limitant les pouvoirs de Gérard Dalongeville.

Le maire sera-t-il à la tête de la liste commune ?
Réponse le 15 janvier. Une seule chose est sûre, Marie-Noëlle Lienemann le veut sur la liste. «Il n'y a aucune raison qu'on ne parte pas avec lui, il est de gauche. Et nous voulons rassembler toute la gauche. Question de ligne politique, et d'efficacité». Elle sait que partir sans le maire c'est partir contre lui. «Vous pensez bien qu'un maire sortant, âgé de 37 ans, ne va pas renoncer. Il faut éviter une triangulaire». David Noël, secrétaire de la section communiste, lui, se résigne à la présence de Gérard Dalongeville plus qu'il ne la réclame : «rassembler tout le monde, c'est nécessaire, on n'y coupera pas si on veut battre le FN». Tête de liste? «Ce serait une mauvaise chose».

Et s'il est tête de liste?
Il y aura des garde-fous autour du maire : «il n'aura pas les finances, et la plupart de ses adjoints ne seront pas reconduits», insiste David Noël. Marie-Noëlle Lienemann : «Vous pensez bien que je ne vais pas faire pot de fleur face à Gérard Dalongeville. J'ai résisté à Mitterrand, le peux lui résister». Elle réclame une gestion «pluraliste, une totale transparence, un esprit d'équipe». Sous entendu, le maire a trop gouverné seul.  Elle assure déjà «aucune augmentation d'impôt», et même «si on obtient des marges supplémentaires, on les mettra au service de la baisse  des impôts».

A quel prix les communistes ont-ils accepté l'union?
Ils ont obtenu l'absence de la droite sur la liste, et le respect d'un programme commun. Exemples, «une politique de la sécurité qui ne soit pas démagogue, qui prvilégie la prévention, et refuse la vidéo-surveillance. Et puis un audit budgétaire, la maîtrise des dépenses publiques, car la gestion du maire était mauvaise.»  Par ailleurs, les communistes ont aussi réclamé à leurs alliés de convaincre  les socialistes de ville voisine d'Evin-Malmaison de faire liste commune avec les communistes.

Que veut faire le maire?
Acceptera-t-il le cadrage de Marie-Noëlle Lienemann ou lancera-t-il sa liste? Toute la journée il est resté sourds aux appels et aux messages de Libé, sur son portable et à son secrétariat.

H.S.