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«Préférence automatique pour les personnes blanches»


ÉCO-TERRE - Avez-vous tendance à préférer les blancs aux noirs? Les minces aux obèses? Les jeunes aux vieux? Les hommes aux femmes? Les Français aux étrangers? Non, bien sûr. Mais le test «Project implicit», conçu par des chercheurs de Harvard, présenté jusqu'au 25 octobre au Forum mondial pour l'économie responsable à Lille, pourrait vous révéler le contraire.

Un test à faire vite, en dix minutes, sans réfléchir, en cliquant alternativement sur deux touches de son clavier d'ordinateur, et sensé révéler ce qu'on ne contrôle pas. Résultat?  Sur la demi-douzaine d'étudiants croisés le 23 octobre dans la salle du Nouveau-Siècle, où le test est présenté, tous avaient une tendance, légère ou prononcée, à favoriser les hommes, les blancs, les minces, les jeunes... Même ceux qui s'en défendaient. Exemples.

Les sceptiques. Une étudiante en psychologie : «Le test dit que je favorise les blancs. J'ai des doutes sur la validité du test. Je ne sais pas si tous les biais sont maîtrisés». Luc étudiant à l'Edhec : «On dirait que ce n'est pas moi qui parle, mais les stéréotypes ambiants, auxquels on me demande de résister. C'est difficile quand on te demande d'aller vite. On peut rire d'une blague raciste sans être raciste, c'est un peu pareil»

Le mitigé. Antoine, étudiant à l'Edhec : «J'ai une préférence moyenne pour les personnes minces, forte pour la France, et aucune préférence de genre. Je me reconnais plus ou moins. Il peut y avoir un effet d'accoutumance au principe du test, parce qu'on voit à la longue ce qu'ils essaient d'évaluer».

Le penaud. William, étudiant en management à l'IAE de Lille : «Je suppose que ce test va chercher dans nos réactions inconscientes. Je vais essayer d'agir dessus maintenant».

L'enthousiaste. Nathalie Malige, Pdg de Diverséo, entreprise de conseil en diversité, utilisatrice du test dans ces formations : «Les gens sont persuadés d'être totalement équitables. C'est ce que nous disent les recruteurs. Pourtant, à diplôme égal, une femme à la peau noire a plus de chance de travailler dans un entrepôt et un homme à la peau blanche dans un bureau. Et quand ils sont embauchés au même poste, les stéréotypes inconscients font que on n'analyse pas les performances des gens de manière égalitaire, on discrimine, et au bout de compte, ce sont des souffrances individuelles énormes. Nous utilisons Project implicit comme un révélateur. Les gens admettent plus facilement une tendance aux préjugés quand c'est le test qui le dit». Elle précise : «On ne doit pas l'utiliser pour «screener» les gens, sinon on serait tous au tribunal. C'est un outil pour changer».

H.S.