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Enseignement supérieur : 22 chercheurs nordistes réclament un débat public


ÉDUCATION - Sous le titre «Ensemble, sortons de l'impasse !», 22 universitaires et chercheurs de la région réclament un débat en faveur de l'enseignement supérieur et la recherche en région. Voici leur .

Processus bureaucratique. «Maintenant que les premiers résultats du Plan d'investissements d'avenir (PIA) sont connus, chacun peut aujourd'hui craindre un revers majeur pour l'enseignement supérieur et la recherche dans notre région. Contrairement au président du Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) «Université Lille Nord de France», l'établissement chargé de coordonner les acteurs régionaux de l'enseignement supérieur et de la recherche, nous ne pouvons qu'être déçus par ces résultats.

«Nous ne placions pas d'espérances démesurées dans ce PIA qui a été lancé de manière confuse par le gouvernement et qui a donné lieu à un processus à la fois bureaucratique et opaque. Il n'en demeure pas moins que ces résultats constituent d'ores et déjà un échec. Nous pensons qu'un sursaut collectif est encore possible. Il est en tout cas indispensable.

Querelles de clochers. «Notre communauté universitaire, nos étudiants et notre région ne méritent pas, en effet, cette situation. Au regard de leurs moyens et de leur environnement peu favorable, les universités régionales parviennent à se hisser à une place tout à fait honorable en matière de production scientifique. Notre système universitaire régional ne doit pas être dégradé sous l'effet d'une politique inégalitaire et de notre propre indécision. Si l'on veut que les jeunes puissent bénéficier dans notre région d'un enseignement supérieur de qualité, si l'on veut développer l'esprit critique, encourager la créativité et promouvoir l'innovation, il est indispensable de cesser les querelles de clochers et d'en finir avec les larges stratégies définies dans l'ombre des petits comités. Il faut faire des choix et s'engager sans arrière-pensée dans un travail collectif. Pour cela, il faut commencer par mettre les choses à plat.

Questions qui fâchent. «C'est tout le sens des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche que le Conseil régional a initiées et que nous soutenons. Rassemblant étudiants, personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche, acteurs économiques et élus, ces Assises doivent être l'occasion d'aborder les questions qui fâchent et d'afficher notre volonté d'avancer ensemble.

«Faut-il concentrer les moyens pour atteindre une plus grande visibilité ou les répartir pour permettre au plus grand nombre de s'engager dans des études ? Ne peut-on pas envisager des alternatives ? À quelles conditions nos étudiants, souvent issus de milieux défavorisés, peuvent-ils se consacrer pleinement à leurs études ? Avons-nous réellement réussi le pari de la démocratisation de l'enseignement supérieur ? Quels sont nos réels points forts en matière de recherche ? Les entreprises sont-elles prêtes à investir plus dans la recherche et à reconnaître la valeur des diplômes universitaires, à commencer par le doctorat ? Les collectivités territoriales sont-elles prêtes à accentuer leurs efforts ? Sans réponse claire à ces questions, il est inutile d'envisager toute réussite ultérieure et il faudra se résoudre à voir l'enseignement supérieur et la recherche dans notre région relégués à l'arrière-plan.

Concurrence délétère. «Malgré la diversité de leurs disciplines, de leurs fonctions et de leurs sensibilités, les signataires de ces lignes sont convaincus que notre région a des atouts à faire valoir et qu'elle a besoin pour cela d'une nouvelle structuration de notre système régional d'enseignement supérieur et de recherche. Cette dernière nécessite une organisation cohérente et collégiale de l’offre publique de formation et de recherche. Elle passe également par une réforme profonde des structures et du fonctionnement du PRES, qui a échoué en raison de son opacité. Il est en effet essentiel d'en finir avec la concurrence délétère entre nos établissements. Il nous faut nous donner les moyens de traiter les problèmes au fond et de susciter l'adhésion de la communauté universitaire, c’est-à-dire non seulement des présidents, mais surtout des étudiants et des personnels, de tout statut, autour de projets qui feront d'autant mieux la preuve de leur qualité voire de leur «excellence» qu'ils reposeront sur une authentique dynamique scientifique et pédagogique».

Premiers signataires :
Cyril Auran, linguistique, Lille 3 ; Iratxe Calvo-Mendieta, économie, Littoral ; Paula Cossart, sociologie,Lille 3 ; Guillaume Daudin, économie, Lille 1 ; Madeleine Descargues-Grant, littérature britannique, Valenciennes ; Anne de Crémoux, lettres classiques, Lille 3 ; Hervé Flanquart, sociologue, Littoral ; Gabriel Galvez-Behar, histoire, Lille 3 ; Christophe Gibout, sociologie, Littoral ; François Goichot, mathématiques, Valenciennes ; Yann Guérardel, chimie, Lille 1 ; Stéphane Lambrecht, économie, Valenciennes ; Rémi Lefebvre, sciences politiques, Lille 2 ; Jérôme Longuépée, économie, Artois ; Christophe Mariller, biochimie, Lille 1 ; Anne Parrain, informatique, Artois ; Vincent Poiriez, informatique, Valenciennes ; Nicolas Postel, économie, Lille 1 ; Denis Robilliard, informatique, Littoral ; Yann Secq, informatique, Lille 1 ; Philippe Vervaecke, civilisation britannique, Lille 3.

Pour signer le texte, c'est