Comparateur de rachat de crédit

Une footballeuse camerounaise en centre de rétention


Une joueuse de football du club d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sans-papiers d'origine camerounaise, a été placée en centre de rétention et est menacée d'expulsion, a-t-on appris de son avocate, qui dénonce par ailleurs "l'exploitation" de sa cliente .

Rigoberte MBah, 27 ans, joueuse de football internationale reconnue, a été arrêtée par la police le 17 février et placée en rétention. Elle avait été recrutée à l'été 2008 par le club de première division d'Hénin-Beaumont, après avoir joué à Brives (Corrèze), qui l'avait fait venir du Cameroun.
   
"Depuis, elle ne bénéficie d'aucun contrat de travail, d'aucune rémunération et a été ballottée de logement de fortune en logement de fortune, d'abord dans un hôtel de passe puis chez un supporter, avant d'être enfin prise en charge par un comité de soutien qui lui a trouvé un appartement à Lille", a expliqué son avocate, Me Emmanuelle Lequien. Selon elle, "le club d'Hénin-Beaumont n'a jamais fait aucune démarche pour qu'elle soit régularisée, car il avait tout intérêt à maintenir ma cliente dans un état d'isolement et de dépendance, et empêcher ainsi qu'elle aille jouer ailleurs". "Il s'agit d'un comportement scandaleux qui relève de l'exploitation pure et simple", déclare-t-elle, soulignant que la jeune femme ne "reçoit que 50 euros par semaine, alors qu'elle participe à tous les matchs et à 4 entraînements par semaine depuis près de 3 ans. On va chercher des champions africains, et après on les traite comme des esclaves et quand on n'a plus besoin d'eux, on les expulse de France".
   
Le tribunal de Lille a décidé dimanche du maintien en rétention de Rigoberte MBah. Le comité des sans-papiers 59, le Mrap, ainsi que plusieurs élus, dont le maire d'Hénin-Beaumont, Eugène Binaisse, étaient venus lui apporter leur soutien.
   
Le club d'Hénin Beaumont a indiqué que son "statut de club amateur ne permet pas de fournir de contrat de travail. Aucune de nos joueuses n'est d'ailleurs salariée chez nous et il n'y a aucune rémunération. Nos joueuses touchent juste des primes de match, et Rigoberte Mbah en a elle aussi bénéficié. Nous lui avons trouvé un contrat de travail auprès d'un de nos sponsors, mais cela n'a pas permis sa régularisation", a expliqué Bernard Dumortier, le président du club. "Nous sommes bien évidemment désolés de ce qui lui arrive, mais ce dont on nous accuse n'est que pur mensonge et calomnie".

(Source AFP)