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Un juge soupçonné d'escroquerie à Béthune


Un juge du tribunal de grande instance de Béthune (Pas-de-Calais), soupçonné de corruption, trafic d'influence et escroquerie, a été déféré aujourd'hui au parquet de Lille, qui a requis son placement en détention provisoire. Le magistrat, 58 ans, a été placé en garde à vue mardi matin à la brigade financière de la DIPJ (Direction interrégionale de la police judiciaire) de Lille, comme l'a révélé la Voix du Nord

Frédéric Fèvre, le procureur de la République de Lille, n'a souhaité livrer aucun détail sur les faits dont le magistrat est soupçonné. Ce juge du TGI de Béthune présidait des audiences correctionnelles.
Lorsqu'il était vice-président à Troyes de 1990 à 1997, il avait été "mis en cause et sanctionné par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui avait ordonné sa rétrogradation et sa nomination à Béthune", a indiqué M. Fèvre. Deux autres personnes ont également été déférées dans ce dossier pour des faits de corruption. Le procureur a requis un mandat de dépôt pour l'un et un placement sous contrôle judiciaire pour l'autre. Deux juges d'instruction ont été nommés pour enquêter sur cette affaire.
 Au printemps et à l'automne 2010, la police du Pas-de-Calais a reçu deux courriers anonymes "qui dénonçaient un magistrat de la juridiction de Béthune comme ayant un comportement peu déontologique", selon M. Fèvre.
 Interrogé sur d'éventuels liens, évoqués par La Voix du Nord, avec l'affaire de fausses factures dans laquelle est mis en cause l'ancien maire d'Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville, le procureur n'a pas écarté de possibles "liens indirects" mais s'est montré très prudent."On n'est pas du tout dans un cadre politique", a-t-il expliqué, précisant qu'il n'était "même pas établi qu'il y ait un lien".
 S'il est mis en examen, le juge devrait faire l'objet d'une "suspension provisoire" de la magistrature, avant que le CSM, saisi par la Chancellerie, ne statue sur son cas. Renvoyé devant le tribunal correctionnel, le magistrat risquerait une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.
(Source AFP)