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«Les gars sur le terrain sont remontés»


GRÈVE- Ce matin, c'était actions coup de poing dans le Nord et le Pas-de-Calais, chez les cheminots et les routiers. Blocage des voies dans les gares de Lille-Flandres, Boulogne-sur-mer, Dunkerque, et surtout Valenciennes où 200 cheminots ont envahi les voies.  «A Lille, Aulnoye et Valenciennes, on a été débarqué par les CRS», raconte Fabian Tosolini, délégué CFDT cheminots. En douceur ? «Avec la douceur ».

Ce matin, une opération escargot sur l'autoroute A1, entre Lille et la sortie Arras-Est. A Lille, gros pataquès entre 7h30 et 8h15. Puis, à 9h, Sud a bloqué une heure avec une centaine de personnes, cheminots, territoriaux et profs.A Lille, indique la SNCF, 80 trains ont été touchés, avec des retards de 5 minutes à plus de 2h30.

Sur l'A1, l'opération escargot a été suivie par un tractage aux péages. «On a voulu offrir le péage aux salariés qui venaient travailler sur Lille, mais il y a eu un refus ferme du préfet du Nord, indique le syndicaliste. «On le regrette. On remarque que quand on cause une gêne, personne ne nous en empêche, mais quand il s'agit d'un geste plus populaire, là, on ne nous laisse plus faire. Cela montre bien l'état d'esprit de ceux qui sont en face de nous.» La CFDT est en général hostile aux blocages des voies, mais, explique Fabian Tosolini, mais «quand les cheminots voient, après six jours de grève, six jours de salaire en moins, Fillon regarder droit dans les yeux la caméra et dire je ne lâcherai rien, ils ont envie de radicaliser le mouvement. Ce n'est pas cela qu'ils demandaient au départ.»

Cet après-midi, les routiers sont partis pour une nouvelle opération escargot sur l'A22, entre Villeneuve d'Ascq et Rekkem. Ils retrouveront les cheminots demain matin, pour une nouvelle action, sur un point tenu secret. «Et ce sera plus costaud qu'aujourd'hui», promet Fabian Tosolini. Pour la fin de semaine, il ne sait pas ce que deviendra le mouvement. Ce qu'il sait, par contre, c'est que «les gars, sur le terrain, sont remontés».

S.M. et H.S.

ÇA DÉGÉNÈRE - Le proviseur d'un lycée professionnel privé d'Hazebrouck a été légèrement blessé lundi alors qu'il tentait de s'interposer face à des jeunes gens qui s'étaient introduits dans son établissement, selon la police. Il a reçu un coup de poing ou une gifle et a eu deux doigt cassés dans une bousculade face à une dizaine de personnes. Une quarantaine de jeunes gens s'étaient introduits dans l'établissement en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites. Un jeune de 18 ans, soupçonné d'avoir agressé le proviseur, a été placé en garde à vue puis libéré avec un rappel à la loi. Un mineur de 16 ans soupçonné d'avoir commis des dégradations sera convoqué devant un juge des enfants. "Il s'agit de casseurs et non pas de lycéens", a déclaré le proviseur, Franck Olivier. L'établissement a été fermé jusqu'à vendredi "par mesure de sécurité".

La préfecture du Nord annonce que la police a interpellé 50 personnes à Lille. Alors que 200 jeunes manifestaient à proximité du lycée Baggio de Lille, certains ont brûlé des voitures, dégradé du mobilier urbain et jeté des projectiles sur les forces de l'ordre, selon la préfecture. A Roubaix, six interpellations.

Avec AFP